Aaron Taylor-Johnson, l'acteur pressenti pour incarner James Bond
Depuis plusieurs mois, la sphère cinéphile tente de découvrir l’identité du nouvel agent 007 sur grand écran. Si plusieurs noms ont été évoqués, l’un d’eux semble faire l’unanimité. Nombreux sont en effet ceux qui imaginent Aaron Taylor-Johnson pour revêtir le costume impeccable, arboré jusqu’ici par Daniel Craig, dans le prochain volet des aventures de James Bond. Il faut dire que l’acteur britannique âgé de 33 ans a tout pour réussir cette mission d’envergure pour laquelle il aurait déjà été auditionné. Star montante de Hollywood, le comédien possède le regard bleu perçant, les muscles saillants et le charisme troublant parfaits pour incarner le mythique gentleman épris de conquêtes et de cascades.
On serait même tenté d’affirmer que toutes les parures et tous les registres (films sombres ou comiques, rôles inquiétants ou charmeurs, superproductions ou projets indépendants) semblent aller comme un gant au versatile et intense Aaron Taylor-Johnson. Prêt à prendre des risques, à se métamorphoser et à se livrer à une préparation difficile pour un rôle (entraînement sportif, régime spécial...), il a tour à tour été un apprenti super-héros nerd (Kick-Ass), John Lennon jeune et en colère (Nowhere Boy), un meurtrier redneck texan barbu (Nocturnal Animals de Tom Ford, qui lui a valu un Golden Globe), un mutant blond (Avengers : L’Ère d’Ultron), un commandant militaire (Tenet de Christopher Nolan) ou encore un tueur à gages moustachu coincé dans un train avec Brad Pitt (Bullet Train).
Bientôt au cinéma dans les films The Fall Guy et Kraven the Hunter
Et ce n’est peut-être là qu’une infinie partie de ses facettes et le début de son ascension. Cette année, on verra Aaron Taylor-Johnson en superstar de cinéma qui disparaît subitement dans le film d’action The Fall Guy aux côtés de Ryan Gosling, en antihéros de l’univers Marvel dans Kraven the Hunter et dans une peau encore inconnue dans le ténébreux Nosferatu, une relecture du film des années 20 de Murnau. Pourtant, enchaîner les projets n’est pas ce qui nourrit l’âme de l’acteur qu’on imagine d’ailleurs “vieille âme” vue l’étendue de sa sagesse. En interview, il dit aimer plus que tout passer du temps avec sa femme, Sam Taylor-Johnson, photographe, vidéaste et réalisatrice britannique (Cinquante nuances de Grey) qui a 23 ans de plus que lui et dont il a choisi de prendre le nom.
L’acteur avoue aussi qu’il n’apprécie rien de plus qu’emmener ses enfants à l’école (il est le père de deux filles et le beau- père de deux autres filles). Il évoque aussi la normalité de sa vie à la campagne, dans sa ferme du Somerset (il vit entre l’Angleterre et Los Angeles), peuplée d’abeilles, de chiens, de poules et de cochons. Par le passé, celui qui a été un adolescent turbulent et autodestructeur a même refusé des blockbusters pour passer du temps avec ses bébés. Mélange d’authenticité, de sensualité et de force, Aaron Taylor-Johnson ne pouvait que séduire l’élégante maison Giorgio Armani. Nouvel ambassadeur des parfums Acqua di Giò, il incarne une masculinité à la fois athlétique et sensible, connectée au monde et à la nature. Un homme ultramoderne et désirable, en somme...
L'interview d'Aaron Taylor-Johnson, nouvel ambassadeur des parfums Acqua di Giò
Numéro : Dans The Fall Guy, qui sort au cinéma en mai prochain, vous jouez une star de cinéma qui disparaît subitement, aux côtés de Ryan Gosling – qui incarne un cascadeur qui part à votre recherche. Qu’est-ce qui vous a décidé à jouer dans ce film ?
Aaron Taylor-Johnson : J’avais déjà tourné avec le réalisateur David Leitch dans Bullet Train [2022]. Deux semaines avant le début du tournage de The Fall Guy, avec Ryan Gosling et Emily Blunt, David a eu l’idée de m’appeler pour me proposer un rôle dans lequel il pensait que je serais super et qui allait m’amuser. Au départ, il devait s’agir d’une simple apparition, mais c’était un peu plus qu’un caméo, plus une sorte de MacGuffin [astuce de scénario qui sert à faire avancer l’intrigue] récurrent au fil du récit. C’était donc pour le fun et nous avons en effet passé un très bon moment. C’est un projet audacieux qui est vraiment là pour faire sourire le public.
En août, cette fois, vous serez l’antihéros de Kraven the Hunter, un super-vilain de l’univers Marvel, qui devient l’ennemi de Spider-Man. C’est un chasseur qui établit des liens avec les animaux pour traquer ses proies, un rôle pour lequel vous avez pris du muscle, vous vous êtes entraîné pour courir comme un quadrupède et avez étudié la vie du photographe Peter Beard...
Il s’agit en effet d’un personnage immergé dans le monde animal, capable de se connecter avec l’esprit des animaux. Ces deux dernières années ont été très intenses pour moi car j’ai construit ce personnage à partir de zéro. Il fallait que je tourne beaucoup de cascades et de scènes d’action, et je devais suivre tout un programme d’entraînement afin de développer une importante masse musculaire pour ressembler au personnage du comics dont le film est adapté. Mon corps était mon costume, j’ai donc dû m’impliquer énormément pour obtenir ces muscles. Mais c’était aussi amusant de travailler là-dessus. Comme le film est classé “Rated R” [les moins de 17 ans doivent être accompagnés d’un adulte], je pense que ça va être un peu gore parfois. [Rires.]
Dans la bande-annonce, on entend des phrases très philosophiques du genre “On ne naît pas mauvais, on le devient” ou “Il y a un animal en chacun de nous”. Est-ce ce côté métaphysique qui vous a particulièrement attiré ?
Oui, il y avait quelques défis à relever dans ce film. L’idée était de faire un long-métrage du studio Sony Marvel proposant une histoire à laquelle on puisse s’identifier, qui parle d’une dynamique familiale complexe, de la tradition de la chasse à laquelle on s’accroche, et de ce que cela signifie d’être un chasseur aujourd’hui. C’est un concept intéressant lorsqu’il est rattaché au monde de celui qui va devenir l’ennemi de Spider-Man. Les concepts philosophiques ont simplement ajouté un intérêt supplémentaire à tourner dans ce film. Nous nous sommes demandé comment nous pouvions transmettre ces idées et aussi rendre nouveau, frais et réel ce personnage.
"Je trouve charmant et merveilleux que les gens me voient dans le rôle de James Bond." Aaron Taylor-Johnson
On vous verra en janvier 2025 dans Nosferatu, une relecture du film de Murnau de 1922 par Robert Eggers (The Witch, The Northman). C’est un projet très attendu...
Oui, dans ce genre [l’épouvante], le réalisateur Robert Eggers se caractérise par un œil très artistique, et j’avais donc très envie de travailler avec lui. Il fait partie de ces cinéastes que vous suivez les yeux fermés dans leur vision, quelle que soit la taille de votre rôle. Et puis j’adore Willem Dafoe et Lily-Rose Depp. Tous les acteurs de ce film sont fantastiques et il est magnifiquement tourné, d’une manière très intéressante. Je me sens donc très chanceux de faire partie de cette aventure.
Selon des rumeurs persistantes, vous seriez le prochain James Bond...
Je trouve charmant et merveilleux que les gens me voient dans ce rôle, C’est si gratifiant. Je le prends comme un compliment. [Rires.]
Vos personnages sont souvent intenses et composés de nombreuses facettes. Comment choisissez-vous vos rôles ?
D'abord, vous voulez lire un scénario qui ressemble à une histoire nouvelle, fraîche ou intéressante. Puis vous vous demandez si c’est un personnage que vous avez envie d’explorer. Parce que vous allez devoir vivre dans sa peau pendant quelques mois, voire pendant des années. Il faut donc vraiment y croire. Si vous allez travailler et que vous n’y croyez pas, alors vous faites simplement votre job et vous ressentez une sorte de ressentiment. Vous n'êtes pas le meilleur possible. Et puis j’aime vraiment collaborer avec un réalisateur. La vision du réalisateur, sa vision de l'histoire, joue donc un rôle important dans mon choix, car il est le créateur de l'histoire, celui qui va tout rassembler. Si tous ces éléments sont présents, alors c’est une super combinaison.
Et si tous ces éléments-là ne sont pas présents ?
Il doit y en avoir quelques-uns. Sinon on ne sait jamais vraiment où on va aller. Je pense que parfois vous manifestez vos désirs, vous exposez des envies et les choses viennent à vous. Et parfois elles viennent comme ça et flottent autour de vous et vous vous dites : "Wow : qu'est-ce que c'est ? Est-ce vers là que je veux aller ?" Et vous vous rendez compte si c’est là que vous vous allez, en chemin.
"Je pense que beaucoup de gens recherchent constamment quelque chose et ne réalisent pas ce qu'ils ont dans le présent." Aaron Taylor-Johnson
Sur les tapis rouges, vous affichez une masculinité très intéressante, assumant une part de féminité...
Personnellement, je ne me suis jamais senti limité par les normes. Chacun possède sa propre liberté. Comme le dit Giorgio Armani, qui, je pense, est le créateur le plus influent de notre siècle : “Less is more.” Je suis de cet avis : la simplicité est la sophistication ultime. C’est ça, le style. C’est quand on n’est pas vraiment conscient de soi-même. Si vous pouvez porter facilement un vêtement, surtout si c’est un costume Armani [rires], ça devient le summum d’un cool discret.
Quel est votre lien avec la maison Giorgio Armani ?
Je me sens en profonde connexion avec les valeurs de la maison Giorgio Armani, qui, depuis toujours, exaltent la nature, la masculinité et la sensibilité, ainsi qu’une certaine fluidité entre ces deux concepts. Je suis heureux d’être le nouvel ambassadeur de cette marque qui transmet un si beau message et un sentiment d’empowerment. L’homme Giorgio Armani est en lien avec la nature et pense à l’environnement. Il est conscient de l’impact qu’ont nos actions sur ce qui nous entoure. D’ailleurs, le flacon du parfum est rechargeable.
Acqua di Giò défend l’image d’un homme connecté aux éléments. Que représente-t-il pour vous ?
Cette fragrance emblématique existe depuis plus de vingt-cinq ans parce que c’est un classique intemporel. Acqua di Giò symbolise la liberté de s’explorer soi-même. C’est ce que nous essayons de dire dans le nouveau film qui accompagne le parfum (pour lequel l'acteur a plongé du haut d'une falaise de 5 mètres, ndlr). On y voit une personne effectuant un voyage destiné à lui faire découvrir de nouveaux aspects d’elle-même, et qui veut se sentir rajeunie et rafraîchie comme vous le seriez en sortant de l’océan. Lorsqu’on cherche à capturer l’essence d’Acqua di Giò, on pense à tous les éléments. C’est la mer la plus salée. Ce sont les minéraux des roches au bord des falaises. Ce sont les agrumes, les buissons de romarin sauvage et les cèdres qui poussent le long de la côte. C’est le brut avec le doux, le fracas des vagues contre la roche, la pierre froide et terreuse. C’est la dualité des choses. Et puis c’est l’homme et la nature. Dans le film, on voit un animal aussi beau, puissant et émouvant que la baleine. Elle semble éclairer le parcours de ce jeune homme, l’emmener sur un chemin où il existe quelque chose de tellement plus grand que nous.
Vous êtes acteur depuis que vous êtes enfant. À quoi rêvez-vous ?
J'ai l'impression d'être encore en train de vivre mon rêve. Je pense que c'est une véritable bénédiction de pouvoir continuer à faire ce que j'aime. Travailler avec des personnes fantastiques qui m'inspirent et me motivent. Honnêtement, il y a de nombreux objectifs et intentions que je veux exprimer, manifester et continuer à mettre en œuvre. Mais je pense qu'il est important d'apprécier ce que j'ai parce que je pense que beaucoup de gens recherchent constamment quelque chose et ne réalisent pas ce qu'ils ont dans le présent et ce qu'ils font réellement en ce moment. Je me sens très chanceux en ce moment, notamment d'être le nouvel ambassadeur de Giorgio Armani. C'est un immense honneur et j'assume cette responsabilité comme un privilège.
The Fall Guy (2024) de David Leitch, avec Ryan Gosling, Aaron Taylor-Johnson et Emily Blunt, au cinéma le 1er mai 2024. Kraven the Hunter de J. C. Chandor, avec Aaron Taylor-Johnson, au cinéma le 28 août 2024.