C’est le genre de rôle que les acteurs attendent toute leur existence. Démesuré, complexe, flamboyant... Dans le spectaculaire biopic dédié à Elvis Presley réalisé par Baz Luhrmann, sorti en 2022, le comédien américain Austin Butler, 32 ans, incarnait un “King” plus vrai que nature. Celui qui a damé le pion à Harry Styles, Ansel Elgort, Aaron Taylor-Johnson et Miles Teller pour enfiler les combinaisons strassées de l’icône rock’n’roll prouve, chaque seconde du film, qu’il était fait pour jouer Elvis. Non seulement il chante lui-même dans plusieurs scènes “live” du long-métrage et se déhanche avec passion lors des séquences de concert, mais il a aussi mis toute son âme dans cette interprétation féline qui s’attache, dans une quête obsessionnelle et quasi mystique, à montrer le côté humain et touchant de l’homme derrière la légende.
Austin Butler, acteur montant d'Hollywood et héros du biopic Elvis
L’incandescent Austin Butler a préparé ce rôle durant presque trois ans, à l’aide de coachs et de cours de swing, de claquettes et de karaté, travaillant des heures afin d’imiter à la perfection la gestuelle et la voix du chanteur américain culte, dont il a longtemps gardé l’accent une fois le film terminé. Loin de sa famille, dormant peu et s’enfermant dans son appartement tapissé de photos d’Elvis Presley, il s’est si bien imprégné du personnage dans les moindres détails que, juste après le tournage, en mars 2021, l’acteur a passé une semaine alité à l’hôpital à cause d’un virus simulant une appendicite. En quittant le costume du “King”, le corps du petit prince du cinéma ne pouvait plus se mouvoir – ni s’émouvoir – comme avant.
De Quentin Tarantino à Jim Jarmusch
Impliqué, déterminé, intense, mystérieux, angélique et sensuel, Austin Butler s’est tracé un chemin bien à lui à Hollywood. Il a d’abord joué les jolis garçons dans le show de Disney Channel Hannah Montana (2006-2007), aux côtés de Miley Cyrus, ainsi que dans The Carrie Diaries (2013-2014), le préquel de Sex and the City, Les Experts ou encore Les Chroniques de Shannara (2016-2017), une série diffusée sur MTV. Puis, celui qui partage sa vie avec la mannequin Kaia Gerber a brillé dans un rôle remarqué au théâtre auprès de son mentor Denzel Washington – qui ne tarit pas d’éloges sur le perfectionnisme d’Austin Butler –, qui a changé le fil de sa carrière. Après cette révélation, l’artiste originaire d’Anaheim, en Californie, a en effet tourné dans l’halluciné Once Upon a Time... in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino, où il incarne un dangereux membre de la secte de Charles Manson. La même année, il était aussi à l’affiche de The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch. Deux films d’auteur puissants peuplés de hippies dérangés et de zombies, qui prouvent que la gueule d’ange, loin de se laisser enfermer dans ce type de rôles, sait aussi prendre des risques.
Austin Butler, prochain héros de Dune 2
Versatile et aventureux, Austin Butler sera bientôt à l’affiche de la minisérie Masters of the Air, sur Apple TV+, développée par Tom Hanks et Steven Spielberg, consacrée aux forces aériennes américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, du film de mafia City on Fire, et du long-métrage The Bikeriders consacré à un club de motards des sixties, avec Tom Hardy. Mais il sera surtout au casting cinq étoiles (Zendaya, Timothée Chalamet, Léa Seydoux) du très attendu deuxième volet de Dune, prévu pour le 13 mars 2024. Dans cette suite du blockbuster de science-fiction, réalisée par le Canadien Denis Villeneuve, Austin Butler devrait surprendre ses admirateurs, de plus en plus nombreux. L’acteur américain y campera un méchant – au crâne imberbe et aux sourcils décolorés – nommé Feyd-Rautha, soit l’antagoniste du personnage joué par Timothée Chalamet. Comme ce dernier, Austin Butler a le don de séduire en cassant les codes traditionnels, entre féminité et masculinité, assurance et sensibilité, complexité et authenticité. Une audace qui a notamment conquis Yves Saint Laurent Beauté, dont il est le nouvel ambassadeur. L’acteur prête en effet ses traits parfaits et son aura rock’n’roll à la toute nouvelle fragrance masculine de la maison, MYSLF. Cette eau de parfum suave, élégante et gender fluid, qui mêle notes florales (fleur d’oranger, bergamote) fraîches et boisées, invite chacun à embrasser toutes ses facettes afin de devenir pleinement soi-même. Une leçon que la vie et la carrière d’Austin Butler exaltent avec panache.
Interview d'Austin Butler, égérie du parfum MYSLF d'Yves Saint Laurent Beauté
Numéro : Vous déclarez avoir été un enfant timide. Quand avez-vous enfin osé devenir vous-même ?
Austin Butler : Oui, enfant j’étais très timide, et j’ai toujours cela en moi. Mais j’ai l’impression d’être mieux armé pour combattre cette timidité. J’ai vécu de nombreuses expériences qui m’ont forcé à sortir de ma zone de confort. On contient tellement de choses en soi ! C’est comme cette chanson de Bob Dylan qui dit : “I contain multitudes”... Nous contenons des multitudes. Tant, d’ailleurs, que, jusqu’à notre dernier souffle, nous ne mesurons jamais à quel point nous allons encore en apprendre sur nous-mêmes. Personnellement, j’embrasse l’évolution constante de qui je suis, et j’embrasse les autres aussi pour ce qu’ils sont et pour la façon dont ils évoluent et grandissent au fil du temps.
Vous vous êtes beaucoup impliqué dans votre rôle d’Elvis Presley pour Baz Luhrmann. Quels sont vos points communs avec cette icône ?
Il était, comme moi, un enfant très timide, et quand il a commencé à jouer de la musique, il ne voulait pas le faire devant des gens. Il désirait s’exprimer devant un public, mais il aurait aimé le faire dans une pièce sombre ou en demandant aux gens de se retourner pour qu’ils ne le regardent pas. Et puis, avec le temps, il a fini par faire des choses dont il avait peur et qui ont élargi le domaine de ses possibilités. Comme ce dont je parlais à propos de mon propre parcours. J’aime tant de facettes d’Elvis ! C’est une personne si complexe. Il était incroyablement poli et gentil et souhaitait être une bonne personne pour sa mère et pour tout le monde dans sa vie. Mais, d’un autre côté, il pouvait être incroyablement joueur, animal et sauvage sur scène. En tournant le film, nous avons souvent parlé avec Baz Luhrmann d’un contraste entre le sacré et le profane. Elvis possédait les deux.
Comment choisissez-vous vos rôles ?
Le réalisateur compte beaucoup, évidemment. Je suis très chanceux d’avoir pu, ces dernières années, travailler avec certains de mes cinéastes préférés, car, pour un acteur, il est essentiel d’avoir confiance dans le réalisateur parce que les acteurs sont dans une position très vulnérable. L’histoire compte également, c’est en quelque sorte le battement de cœur du film, on veut pouvoir y croire. Et puis il y a la personne que vous jouez. Il faut beaucoup de temps pour préparer et filmer un long-métrage. En ce qui me concerne, je veux que, d’une certaine manière, le projet me fasse peur. Je veux que le défi s’avère parfois terrifiant, car c’est ce qui vous oblige à vous concentrer, à creuser profondément en vous et à apprendre des choses sur vous- même. C’est l’une des grandes joies du jeu d’acteur : vous devez découvrir en vous-même des choses que vous ne verriez peut-être pas autrement. C’est une exploration constante et une excavation de votre propre âme.
"Tant de gens ressentent le besoin de se conformer à ce que les autres disent qu’ils doivent être. Je pense que l’art et les pensées les plus convaincants viennent de l’authenticité envers soi-même et de l’unicité de l’individu." Austin Butler
Remporter le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique en janvier 2023 a-t-il changé votre vie ?
Cela signifie énormément pour moi, car obtenir la reconnaissance de vos pairs vous touche profondément lorsque vous avez travaillé très dur sur un projet. Mais je ne pense pas que cela m’ait changé en tant que personne. Cette période de ma vie a vraiment été très spéciale. Une communauté de cinéastes et d’acteurs que j’admire depuis de nombreuses années m’a – cette dernière année en particulier – accueilli et permis de me sentir le bienvenu. Ces personnes m’inspirent beaucoup et je leur suis très reconnaissant.
Quelle relation entretenez-vous avec la mode et la beauté ?
Ce sont des modes d’expression de soi qui reflètent l’aspiration à s’entourer de choses qui font appel à votre goût, que ce soit un parfum, des vêtements ou, plus largement, des œuvres d’art dans votre maison. C’est l’idée de s’entourer de choses que vous aimez, qui vous inspirent et vous procurent de l’énergie. C’est en tout cas le rôle que la mode et la beauté jouent dans ma vie.
Yves Saint Laurent a dit un jour : “J’ai compris que la rencontre la plus importante de la vie est la rencontre avec soi-même.” Êtes-vous d’accord avec cette idée ?
Je suis profondément d’accord. Vous êtes la seule personne qui vous accompagnera toute votre vie, et cela vaut pour chacun de nous. Il utilise les termes “rencontre avec soi-même” dans le sens le plus vrai, c’est-à-dire celui d’être radicalement honnête avec soi-même et de prêter attention à toutes les nuances de ses propres goûts et désirs ainsi qu’à la façon dont ils évoluent avec le temps. En tant qu’êtres humains, nous avons tous de nombreuses facettes. De nos jours, tout le monde se compare énormément aux autres... tant de gens ressentent le besoin de se conformer à ce que les autres disent qu’ils doivent être. De mon côté, je pense que l’art et les pensées les plus convaincants viennent de l’authenticité envers soi-même et de l’unicité de l’individu.
Qu’est-ce qui vous plaît dans l’univers d’Yves Saint Laurent Beauté ?
Je suis un admirateur de la maison depuis de nombreuses années. J’ai toujours aimé les coupes des vêtements, les choix des tissus et les parfums d’Yves Saint Laurent. J’aime la façon dont le parfum MYSLF évolue sur votre peau. Lorsque vous le vaporisez pour la première fois, vous obtenez beaucoup de notes florales et d’agrumes très vives, puis s’installe ensuite un effluve chaud et boisé qui exalte toujours l’odeur des fleurs d’oranger. Je ne suis pas un expert en la matière, mais j’adore ça. Et puis, au cours des dernières années, j’en ai appris plus sur le couturier Yves Saint Laurent lui-même, que je respecte beaucoup. J’admire la façon dont son esprit fonctionnait, la créativité qui jaillissait de lui et son image rebelle, dans l’univers de la mode et dans le monde. Il ne s’est pas conformé aux cases ou aux étiquettes dans lesquelles la société ou les gens autour de lui essayaient de le mettre. Au lieu de ça, il a fait exploser les étiquettes et a créé un environnement plus fluide et bien plus attirant.
Masters of the Air (2024) de John Orloff, disponible le 26 janvier 2024 sur Apple TV+. Dune : deuxième partie (2024) de Denis Villeneuve, au cinéma le 13 mars 2024. Le parfum masculin MYSLF d'YSL Beauté est disponible.