1. Cette Sacrée Vérité (1937) de Leo McCarey
Avec George Cukor, Frank Capra et Ernst Lubitsch, Leo McCarey incarne l’âge d’or de la comédie familiale. Quintessence de ce genre proprement américain des années 30 et 40, Cette sacrée vérité (1937) tire son scénario d’une pièce de théâtre mettant en scène un couple, Jerry et Lucy Warriner, divorcé sur un coup de tête, qui tente de se reconquérir en s’empêchant l’un et l’autre d’avoir un amant. Avec les acteurs Cary Grant et Irene Dunne, la tonalité burlesque et comique du film tient de leurs gags en majorité improvisés et muets : la recette parfaite d’une comédie efficace.
2. Lola (1961) de Jacques Demy
Tout premier long métrage de Jacques Demy, Lola (1961) révèle déjà tout le génie du cinéaste français. Récit express de deux journées intenses en 1h20 à l’écran, le film suit le parcours de Lola, nom de scène de la chanteuse et danseuse Cécile, dont le destin croise celui de différents hommes, comme Michel, son grand amour, Frankie ou encore Roland. Le laps de temps réduit du film se calque à merveille sur le déséquilibre et l’urgence instaurés par les personnages, ce qui rend particulier ce premier opus de la trilogie de Jacques Demy composée aussi des Parapluies de Cherbourg (1964) et de Model Shop (1969).
3. Jules et Jim (1962) de François Truffaut
“Tu m’as dit ‘Je t’aime’, je t’ai dit ‘Attends’. J’allais dire ‘Prends-moi’, tu m’as dit ‘Va-t-en’ ” sont les mots d’ouverture de ce chef-d’œuvre de François Truffaut. Prononcés Jeanne Moreau dans le rôle de Catherine, une femme tiraillée entre ses deux amants, Jules et Jim, qui sont aussi meilleurs amis et tous deux fous amoureux de Catherine. Ces mots révèlent à eux seuls l’essence même de ce ménage à trois. Reconnu pour sa célèbre scène dans laquelle Jeanne Moreau chante le morceau Le Tourbillon en s’accompagnant à la guitare, Jules et Jim (1962) met en lumière un Truffaut narrant lui-même (en voix-off) des passages du roman dont le scénario est inspiré.
4. Scènes de la vie conjugale (1973) d’Ingmar Bergman
Arnaud Desplechin le qualifiait comme “le seul cinéate auquel je m’interdis de penser en faisant un film, sous peine de tout arrêter”. Avec Scènes de la vie conjugale, le Suédois oscarisé pour Cris et Chuchotements (1972), s’attache à capturer les comportements d’un homme et d’une femme qui s’unissent puis se déchirent, et qui, malgré tout, sont voués à vivre ensemble. À quel moment un couple se brise ? La question se pose dès le début du film d’Ingmar Bergman alors que le couple Johan et Marianne remettent en question leur relation. Avec un tournage s'étendant sur une période de vingt ans, cette chronique de la vie à deux était à l’origine une série télévisée en six chapitres sortie en 1973 et devenue un film d'un peu moins de trois heures l'année suivante.
5. Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996) d’Arnaud Desplechin
Dans Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), Arnaud Desplechin nous amène sur un terrain pentu, celui que Paul tente de gravir. Ce trentenaire, maître-assistant en philosophie à l’université de Nanterre est incapable de quitter Esther avec qui il est en couple depuis dix ans, et se révèle éperdument attiré par Sylvia. Réalisé en 1996, ce long métrage met en scène cette zone floue dans laquelle se trouve Paul avec des références aux cinéastes Ingman Bergman, François Truffaut et Jean Eustache très indentifiables.
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