2020, année David Lynch ? Après avoir été nommé pour recevoir un Oscar d’honneur lors de la 92ème cérémonie des Oscars qui se tiendra le 9 février, le réalisateur a sorti lundi un court-métrage sur la plate-forme de streaming Netflix.
Dès la sortie de son premier long-métrage, Eraserhead en 1977, David Lynch s’impose comme un artiste à part entière, spécialiste de l’étrange et des récits qui frôlent le fantastique. De 1980 au début des années 2000, il est nommé à de multiples reprises pour l’Oscar du meilleur réalisateur avec des films tels que Elephant Man (1980) ou Mulholland Drive (2001), ce qui ne l'empêche pas de se frotter à différents médiums. À l'aube des années 2000, il frôle la consécration en imaginant une série télévisée devenue mythique : Twin Peaks. Dans une bourgade imaginaire, l’agent spécial Dale Cooper enquête sur le meurtre de Laura Palmer. Une aventure qui garde les spectateurs en haleine jusqu’en 2017, année qui marque le grand retour de Lynch avec une troisième saison que les fans n'atteindaient plus : Twin Peaks: The Return.
Malgré ces oeuvres dantesques, David Lynch a d'abord été un étudiant en art comme un autre. À la fin des années 1960, il réalise ses premiers courts-métrages expérimentaux, qui contiennent déjà toute la singularité caractéristique de son travail : Six Figures Getting Sick (1966) et The Alphabet (1968) reflètent déjà les obsessions du cinéaste pour l’hémoglobine et les fables morbides.
Avec What did Jack Do?, sorti lundi sur Netflix, David Lynch revient vers le format par lequel il a débuté. Réalisé en 2016, le court-métrage a d’abord été projeté à la Fondation Cartier l'année suivante, avant d’arriver sur la plate-forme de streaming la plus connue au monde. Condensé de tous les ingrédients qui font l’essence du cinéma dit "lynchien" – filmé en noir et blanc (rappelant les images d'Eraserhead) – What did Jack do ? met en scène un détective digne d’enquêter à Twin Peaks et un singe à la diction quasi inaudible (comme celui du personnage du nain dans l'unique série imaginée par le cinéaste). David Lynch offre donc un cadeau de 17 minutes à ses fans, alors qu'il a soufflé ses 74 bougies ce lundi.