Des contes, des comédies, des proverbes… Jusqu’au 11 février, la Cinémathèque française retrace l’odyssée Rohmer, icône de la Nouvelle Vague au 25 films et 50 années de cinéma. La Collectionneuse (1966), Le Genou de Claire (1970), Ma Nuit chez Maud (1969) – qui le révéla au grand public – Les Nuits de la Pleine Lune (1984), L’Amour l’après-midi (1972) ou encore Pauline à la Plage (1982) ont fait la renommée de ce témoin délicat de l’intimité moderne, sensible portraitiste des mœurs.
Moins polémiste que Truffaut, moins dogmatique que Rivette et moins dandy que Godard, pour reprendre les termes de l’historien du cinéma Antoine de Baeque dans les colonnes de La Croix, Éric Rohmer était sans aucun doute le plus discret et le plus indépendant des cinéastes de la Nouvelle Vague. Maître de la légèreté, il se définit surtout par son attachement au réalisme : vérité des décors (réels), des acteurs et des passants, vérité des dialogues, vérité des sentiments… L’art du fantasme, le ravissement de la beauté, le règne des femmes, la société de la conversation et la fonction oblique, sont les cinq temps qui rythment cet hommage.
Rohmer, c’est aussi un style, conçu avec peu de moyens – caractéristique de la Nouvelle Vague – et fondé sur une maîtrise de l’espace-temps, qui oscille entre préparation minutieuse et recherche de l’accident, filmant en extérieur des histoires contemporaines, s’abreuvant de la lumière, de l’atmosphère des lieux et des personnalités de ses interprètes. Trois d’entre eux seront d’ailleurs présents lors de rencontres organisées : Fabrice Lucchini le 7 février, Arielle Dombasle le 12 janvier et Marie Rivière, le 2 février.
Rétrospective Eric Rohmer, jusqu’au 11 février, Cinémathèque française.
Programme complet sur le site de la Cinémathèque française.