SNOW THERAPY — Bande Annonce
1. Snow Therapy de Ruben Östlund (2014) : une fausse avalanche qui révèle les vraies personnalités
Dans un magnifique hôtel des Alpes, les quatre membres d’une famille suédoise se délectent de leurs vacances à la montagne. Alors qu’ils déjeunent dans un restaurant d’altitude, les parents et leurs deux enfants assistent impuissants, à l’arrivée imminente d’une avalanche. Pris de panique, le père sauve sa peau et abandonne femme et enfants sur la terrasse, derrière lui recouverte d’une épaisse poudreuse. Lorsqu’il s’aperçoit que l’avalanche n’est qu’une fausse alerte, il retourne auprès de sa femme, bouleversée par la lâcheté d’un mari qui n’a même pas songé à protéger leur progéniture. Bien plus qu’une thérapie de couple, ce film se déroule comme un drame familial latent, menaçant à tout moment d’éclater et de révéler des ressentiments insoupçonnés. En 2014, ce long métrage du réalisateur suédois Ruben Östlund avait d'ailleurs été couronné du prix du jury dans la section Un certain regard à Cannes, qui récompense chaque année les réalisateurs moins connus du grand public.
À bout de course — Bande Annonce
2. À bout de course de Sidney Lumet (1988) : le sacrifice d’une famille fuyant la justice
À 17 ans, Danny — l’un des premiers grands rôles de River Phoenix, frère de Joaquin — a passé sa vie entière à fuir la justice. Peu avant sa naissance, ses parents, d’anciens militants anti-Vietnam ont grièvement blessé un homme alors qu’ils faisaient exploser une usine de Napalm. Recherchés par la police, ces fugitifs font subir à leurs deux enfants des existences itinérantes, déménageant dès que le FBI retrouve leur trace. Mais lorsque Danny fait la rencontre de Lorna, dont il tombe amoureux, il réalise enfin l’injustice de cette vie errante qu’on lui impose et commence à se rebeller. Plus habitué au polar juridique, Sidney Lumet livre ici un film bien plus intime et mélancolique. Il aborde avec délicatesse le dilemme de deux parents, tenaillés entre leurs propres idéaux et la sécurité de leurs enfants, qui se voient mêlés malgré eux à un passé qui ne leur appartient pas.
Sonate d'Automne — Extrait
3. Sonate d’Automne d’Ingmar Bergman (1977) : les souffrance d’une fille délaissée par sa mère carriériste
Peu après Cris et Chuchotements (1972) et avant Fanny et Alexandre (1982), traitant tous deux des relations fraternelles parfois houleuses, le cinéaste suédois Ingmar Bergman réalise, en 1977 Sonate d’Automne. Drame familial, ce film à huis-clos dépeint la relation brisée d’une mère concertiste et de sa fille délaissée. Après sept années passées sans se voir, Eva invite sa mère Charlotte, interprétée par Ingrid Bergman, à passer quelques jours chez elle. Alors que la maison isolée au bord d’un fjord présageait un séjour calme et agréable, les non-dits et les blessures, tues pendant tant d’années, se réveillent progressivement. Négligée par une mère qui n’avait d’yeux que pour sa carrière et qui lui a abandonné sa soeur lourdement handicapée, Eva laisse enfin exploser toute cette souffrance enfouie.
La nuit nous appartient — Bande Annonce
4. La nuit nous appartient de James Gray (2007) : le déchirement de deux frères opposés
Avec The Yards (2000) et Little Odessa (1994), La nuit nous appartient forme une trilogie abordant à la fois famille, crime organisé et police. Dans le New York de la fin des années 80, Bobby (Joaquin Phoenix) est le gérant d’une boite de nuit branchée, abritant un important trafic de drogues. Face à lui, son père et son frère, tous deux d’éminents policiers, font figure d’exemplaires citoyens et tentent de démasquer les barons de la drogue, cachés dans le monde de la nuit. Sur fonds de lutte contre le narcotrafic, James Gray décrit brillamment une lutte familiale intestine bouleversant un homme déjà éprouvé par la confrontation d’un frère chéri et parfaitement loyal.
Une affaire de famille — Bande Annonce
5. Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda (2018) : la générosité d’une famille de délinquants
À Tokyo, une famille modeste tente de joindre les deux bouts grâce aux butins capturés lors de vols à l’étalage. Après avoir dévalisé une voiture, Osamu et Shōta, le père et son fils, découvrent tous deux une petite fille qui semble livrée à elle-même. Apprenant qu’elle est maltraitée par ses parents, ils décident de la recueillir et de l’élever malgré leur apparente pauvreté. La famille entière est alors mêlée malgré elle à une affaire de kidnapping… Sujet régulier du réalisateur Hirokazu Kore-eda, l’idée de la famille se déploie dans toute sa beauté et son potentiel émotionnel grâce à ce film poétique et chaleureux, loin d’un cliché “amour versus argent”, et couronné de la Palme d’or en 2018.