1. Les débuts difficiles dans la vie de Florence Pugh
L’Anglaise Florence Pugh, fille d’un père restaurateur et d’une mère danseuse, a souffert, enfant, de trachéomalacie (une pathologie causant une réduction des voies aériennes lors de l’expiration), ce qui lui a valu plusieurs séjours à l'hôpital. Alors que la petite fille était âgée de 3 ans, sa famille a même déménagé quelques années en Espagne, pensant que le climat plus chaud pourrait être plus favorable à la santé de l'enfant, avant de retourner vivre à Oxford, en Angleterre.
C'est sans doute dans ce passé compliqué (même si l'artiste garde un très bon souvenir de l'Espagne) que la Britannique puise aujourd'hui pour être aussi crédible dans des performances au fort potentiel dramatique. Elle a beau avoir un visage de poupée, elle peut faire paraître beaucoup de douleur, de dureté, de tempérament belliqueux ou de cruauté en un seul regard ou en une moue songeuse.
2. Une vocation précoce
À l'âge de 6 ans, Florence Pugh a une révélation en jouant Marie dans une crèche vivante. Quelques années plus tard, après plusieurs castings non concluants, la jeune Anglaise âgée de 17 ans fait ses débuts au cinéma dans le drame The Falling (2014), aux côtés de Maisie Williams (Arya Starck dans Game of Thrones). Une prestation saluée par la presse qui lui vaut d'être rapidement l'une des jeunes premières les plus regardées d'Hollywood. On voit bientôt l'actrice dans des séries comme Marcella (2016) ou dans des long-métrages palpitants tels que The Young Lady (2016), dans lequel elle interprète une jeune femme prise au piège d’un mariage malheureux, ou le film d'action The Passenger (2018) avec Liam Neeson.
Dès ses débuts, elle côtoie des pointures, comme dans le téléfilm King Lear (2018) où elle partage l'affiche avec Anthony Hopkins et Emma Thompson (le mentor de Florence Pugh dans l'industrie cinématographique). L’actrice semble avoir une prédilection pour les films historiques en costumes, et les rôles intenses. Dans le film d'horreur Les Mauvais Esprits (2018), diffusé sur Netflix, elle incarne par exemple une fausse médium en proie à une maison hantée.
3. Une actrice versatile, abonnée aux rôles viscéraux
C’est en 2019 que la carrière de Florence Pugh explose grâce à trois films salués par la critique, tous très différents les uns des autres. Celle qui a reçu cette année-là le trophée Chopard au Festival de Cannes incarne une catcheuse dans Une famille sur le ring (2019), une jeune femme en quête de sens confrontée à une secte suédoise dans le terrifiant Midsommar (2019) et la capricieuse Amy March dans Les Filles du docteur March (sorti en 2020 en France), réalisé par Greta Gerwig.
Cette dernière performance lui vaut d’être nommée aux Oscars dans la catégorie de la "meilleure actrice dans un second rôle". Pour beaucoup de critiques cinématographiques, l’actrice anglaise aurait mérité de recevoir la fameuse statuette dorée cette année-là, durant laquelle elle a prouvé sa versatilité et son magnétisme dans des rôles viscéraux et ambigus.
4. La nouvelle Scarlett Johansson ?
En 2021, Florence Pugh rejoint l'univers Marvel et le monde des blockbusters en acceptant le rôle de Yelena Belova, la sœur adoptive de l'héroïne (la veuve noire), dans le film Black Widow (2021). Plutôt habituée, jusqu'ici, aux films à petits budgets, elle montre qu'elle peut relever le défi d'un rôle très physique et rivaliser de charisme avec l'une des actrices les plus bankables d'Hollywood : Scarlett Johansson. Ironie du sort : La star de Midsommar (2019) a beaucoup été comparée à l'héroïne de Lost in Translation, ainsi qu'à Kate Winslet.
5. Une figure du mouvement "body positive"
Quand le film Une famille sur le ring (2019) est sorti, le média The Evening Standard ne se gênait pas pour évoquer les "hanches potelées" de Florence Pugh. L’actrice a également indiqué en interview que des agents de casting lui avaient plusieurs fois demandé de perdre du poids ou de faire de l’exercice avant de lui confier un rôle. N'en déplaise à ses détracteurs, en juillet 2022, l’artiste faisait preuve d’audace en apparaissant, seins apparents, au défilé haute couture Valentino automne-hiver 2022-2023 à Rome, dans une robe transparente rose.
Il s’agissait pour elle de dénoncer le body shaming dont elle est victime, critiquant sa poitrine jugée trop plate. Sur Instagram, elle a posté un long texte expliquant sa démarche : “Ce n’est pas la première fois, et certainement pas la dernière, qu’une femme entend des critiques sur son corps, venant d’une foule d’inconnus. Je m’inquiète seulement de la vulgarité de certains hommes. (...) Vous êtes si nombreux à vouloir proclamer à quel point vous êtes déçus par mes ‘petits seins’’”, s’indigne-t-elle sur le réseau social, avant de poursuivre : “Je vis dans mon corps depuis un bout de temps, je suis parfaitement au courant de ma taille de poitrine et cela ne m'affole pas. (...) Je suis heureuse de tous les ‘défauts’ que je ne pouvais pas supporter quand j’avais 14 ans.” Un statement qui a définitivement installé l’actrice en tant qu'héroïne du mouvement body positive dans la pop culture.
Une vidéo compilant des chansons interprétées sur YouTube par Florence Pugh
6. Un don pour le chant
Chanteuse, musicienne et songwriteuse, Florence Pugh a posté de nombreuses vidéos sur YouTube, sous le nom de Flossie Rose, quand elle était adolescente. On la voyait reprendre des groupes tels qu'Oasis, à la guitare, dans l'intimité de sa chambre, ou murmurer ses propres créations. Sa belle voix rauque (qu'on entend chanter dans Don't Worry Darling) aurait pu lui valoir une carrière dans la pop si elle n'avait pas opté pour le cinéma. Mais aujourd'hui encore, rien n'est perdu. Les talents cachés de la Britannique pourraient en effet la conduire aisément à rafler le premier rôle dans une comédie musicale. En attendant, elle est auteure, compositrice et interprète de deux chansons issues de la BO de l'un des prochains films : A Good Person de Zach Braff.
7. Des rôles dans des films ambitieux, d'Oppenheimer à Dune, deuxième partie
En 2022, la promotion chaotique du film imaginé par l'actrice Olivia Wilde, Don't Worry Darling, pendant laquelle des rumeurs de conflits entre les acteurs et la réalisatrice ont éclaté, a bien failli éclipser la teneur de ce long-métrage SF féministe mettant en scène le chanteur Harry Styles. Pourtant cette fable étonnante évoquant le destin d'une femme au foyer au sein d'une communauté située dans le désert californien durant les années 1950 permet à Florence Pugh de briller encore une fois et de montrer toute l'étendue de son registre. Oscillant entre la sensualité, l'effroi et le girl power, sa prestation habitée aurait même pu lui valoir un Oscar. Et ce n'est pas fini...
Très occupée, l'égérie de la maison Valentino tient un rôle majeur, celui de la princesse Irulan, fille de l'empereur Shaddam (Christopher Walken) dont le sort est censé être lié à celui de Timothée Chalamet, dans le film Dune, deuxième partie réalisé par Denis Villeneuve, qui sort ce mercredi 28 février 2024. Avant cela, elle a illuminé le film très sombre de Christopher Nolan, Oppenheimer; qui remporte de nombreux prix lors des cérémonies récompensant le cinéma. Des projets d'envergure qui confirment que la Britannique a tout d'une future grande star de cinéma.
Dune, deuxième partie (2024) de Denis Villeneuve, au cinéma le 28 février 2024.