Si l'on connaît Michel Houellebecq pour ses romans cyniques, sa vision sombre de l'amour et ses personnages aux vies décadentes, peu savent que l'auteur qui a remporté le prix Goncourt en 2010 – pour La Carte et le Territoire – a réalisé des films. Il a mis en scène trois courts métrages (Cristal de souffrance en 1978, Déséquilibres en 1982 et La Rivière en 2001) ainsi qu'un long-métrage, La possibilité d'une île (2008) adapté de son roman éponyme – le seul que l'on pourrait véritablement considérer comme une fiction amoureuse, bien que teintée de noirceur et de désillusions.
Si Extension du domaine de la lutte, un autre ouvrage de Michel Houellebcq a été adapté il y a vingt ans par Philippe Harrel, cette fois, c'est le cinéaste Guillaume Nicloux qui se charge de mettre en scène l'avant-dernier roman de l'auteur : Soumission. Sorti en 2015, le même jour que l'attentat de Charlie Hebdo, l'ouvrage avait d'abord fait beaucoup parler de lui du fait de cette bien funeste temporalité, avant de révéler des détails fictionnels qui en ont troublé plus d'un. Certains lecteurs ont vu dans cette fiction une anticipation réaliste à ce qui pourrait se passer en France prochainement, à savoir "un gouvernement où le président de la République est issu d'un parti politique musulman". Au centre du récit : François, un professeur apolitique à la vie ennuyeuse qui se retrouve très vite proche du pouvoir. À l'écran, il sera campé par Jean-Paul Rouve, que l'on connaît bien au cinéma pour des rôles dans des comédies (Les Tuche 1, 2 et 3 et Nos Jours Heureux) pas toujours acclamées par la critique...
Maintes fois adapté au cinéma, mais aussi au théâtre, notamment par le metteur en scène Julien Gosselin – qui a présenté sa version des Particules élémentaires au Festival d'Avignon en 2013 –, il semblerait que l'oeuvre de Michel Houellebecq inonde (à raison) toutes les sphères de l'art.