Après s’être attaqué aux violences policières dans Do the Right Thing (1989), à la biographie d’une icône afro-américaine dans Malcolm X (1992) ou plus récemment à l’histoire d’un policier infiltré au sein du Ku Klux Klan dans BlacKkKlansman (2018), le cinéaste américain Spike Lee, dont les multiples saillies dans la presse ne manquent jamais de vigueur, vient d’annoncer vouloir réaliser une comédie musicale sur le viagra.
L’idée lui serait venue à la lecture d’un article du journaliste David Kushner dans le magazine Esquire intitulé “All Rise: The Untold Story of the Guys Who Launched Viagra” (Tous debouts: l’histoire inédite des types qui ont lancé le viagra). Découvert par hasard lors de recherches pour lutter contre l’angine de la poitrine, le viagra été interdit pendant près de 5 ans avant qu’un jeune employé au marketing et ancien pharmacien du Queens devenu expert médical chez Pfizer ne parviennent à convaincre les politiciens récalcitrants, les banquiers de Wall Street, les autorités judiciaires et médicales ou encore les représentants des communautés religieuses du bien fondé de la désormais célèbre petite pilule bleue. En 1998, 150.000 prescriptions pour du viagra sont rédigées aux États-Unis dans les deux semaines qui suivent sa mise en circulation.
Si Spike Lee avait déjà caressé le thème de la sexualité médicamenteuse dans She Hate Me (2004), qui mettait en scène un ancien cadre supérieur d’une entreprise de biotechnologie reconverti en donneur de sperme pour de riches américaines, c’est la première fois en 40 ans de carrière que le cinéaste réalisera une comédie musicale.