Vincent Gallo, figure de l’underground américain
Bien avant d'apparaître dans l’inclassable Arizona Dream d’Emir Kusturica, Vincent Gallo, alors peintre, se fait connaître à la fin des années 70 dans le milieu underground comme bassiste du groupe de rock de Jean-Michel Basquiat, Gray. Finalement c’est dans le cinéma qu’il débute réellement et en 35 ans de carrière, on peut l’apercevoir dans les productions indé d’Abel Ferrara, Claire Denis, Francis Ford Coppola ou encore dans ses propres films. Avec son physique de poète maudit, ses yeux bleu intense et sa dégaine de rock star, Vincent Gallo représente à merveille la figure de l’underground américain, qui s’illustre un peu partout, que ce soit dans la musique, devant ou derrière la caméra et dans la peinture, sans jamais vraiment s’imposer réellement quelque part.
La carrière entre provocation et polémique de Vincent Gallo
Il faut dire que l’artiste traîne une réputation difficile. Souvent taxé d'arrogant, prétentieux et provocateur... son comportement borderline en vient à éclipser son talent. Véritable control freak, il ne laisse personne d’autre que lui approcher ses projets. Ainsi pour ses deux films, Buffalo 66 et The Brown Bunny, Vincent Gallo est crédité scénariste/réalisateur/producteur ainsi que décorateur/costumier/directeur artistique/maquilleur/musicien. Et ce n'est que le début. Sur son premier film, son actrice principale Christina Ricci l’accuse de harcèlement moral, et sur son deuxième, une scène de fellation de 5 minutes avec Chloë Sevigny déclenche les foudres de la profession lors du festival de Cannes. Enfin, en 2015, Vincent Gallo vendait ses prouesses sexuelles sur son site internet pour la modique somme de 50 000$. Depuis cette étrange histoire, Vincent Gallo était aux abonnés absents.
Vincent Gallo, nouvelle égérie Persol et Saint Laurent Paris
Et soudain voilà que Vincent Gallo fait son grand retour. Comme égérie. D’abord pour le label de lunettes Persol au sein de sa campagne Meet the New Generation où il succède au très lisse Scott Eastwood (fils de). Comme on pouvait s'y attendre, c'est bien sûr lui qui réalise la vidéo où il apparaît dans une sorte de réincarnation moderne de Jack Kerouac époque Sur la route. Ensuite, c’est Anthony Vaccarello pour Saint Laurent Paris qui décide d’en faire son égérie. Dans une campagne shootée par David Sims, l’artiste, en perfecto ou veste scintillante, incarne un personnage de dandy rock des années 80. En 2018, Vincent Gallo c'est indéniablement le gage d'une aura subversive. Après une décennie où se sont chevauchés styles minimaliste ou normcore accompagnés d’une tendance lifestyle prônant le saint/le bon/le bio, le comeback de Vincent Gallo annoncerait-il le retour en force de personnalités moins lisses ?