Burc Akyol sous les feux des projecteurs
Depuis quelques temps, tout semble sourire à Burc Akyol. Lauréat du pays invité (Turquie) remis lors de la cérémonie des Fashion Trust Arabia en 2022, finaliste du prix LVMH 2023 et désormais membre du calendrier officiel de la Fashion Week de Paris… le créateur franco-turque qui habille déjà Kendall Jenner et l’actrice française Isabelle Huppert ne cesse de briller. Pour autant, loin de la super production de Louis Vuitton qui inaugurait l'arrivée de Pharell Williams (à la tête des collections homme) sur le pont Neuf, le troisième défilé de Burc Akyol, lui, s’est tenu loin de la cohue de la Fashion week de Paris au sein de la cour de son immeuble. Moquette duveteuse au sol qui rappelle les salons de couture, palmiers en métal doré, voisins postés à leur fenêtre, ce défilé intimiste marque résolument un tournant pour le label mixte.
“Comment la route aride a finie par rencontrer une oasis ? L’aridité ne m'a jamais fait peur ; j'ai lancé ma marque avec rien d'autre que ce que je pouvais faire de mes mains et un instinct de survie que la plupart des enfants de parents immigrés de la "banlieue" forment si tôt qu'il devient intrinsèque à leur caractère” déclare le créateur dans un communiqué. Ce défilé nommé “Palm Gardens” exalte une forme de résilience, un accomplissement personnel qui se distingue dans l'approche des silhouettes masculines et féminines. Car, il y a dans ce nouveau vestiaire une sorte de dialogue entre l’homme et la femme. “Pourquoi le port du talon est-il réservé aux femmes ? Pourquoi une écharpe en organza de soie est-elle trop féminine pour un homme ?” se questionne Burc Akyol. Autant d’interrogations légitimes qui trouvent une réponse grâce à ses 30 nouveaux looks pour la plupart destinés aux soirées huppées.
Le défilé Burc Akyol : une vision sensuelle de l'orient
Une nouvelle fois, Burc Akyol joue des codes de l’érotisme en imaginant des silhouettes légères qui laissent entrevoir la peau. Sexy sans être vulgaire, on retrouve ci et là des jeux de transparence ou des larges découpes saillantes, la signature du créateur. Déjà aperçu au sein des collections précédentes, le pantalon sultan à large ouverture frontale, s'étendant du haut de la cuisse à la cheville, se réinvente dans une matière ultra fluide animée par la brise tandis qu’une veste de tailleur noire aux épaules exagérément pointues – inspirée du kepenek, un vêtement extérieur traditionnel de berger turc — est ici arborée par un homme avec une longue robe transparente. En effet, de nombreuses références à ses racines orientales sont ici magnifiées. Elles sont travaillées à travers le prisme de la sensualité et de la liberté des corps. À l'image de nombreux créateurs avant lui, d'Elie Saab à Rabih Kayrouz en passant par Manish Arora, Burc Akyol plonge dans ses origines géographiques pour nourrir son imaginaire fertile.
Revendiquant une mode inclusive et durable, celui-ci célèbre la culture arabe avec des silhouettes jouant habilement entre des coupes épurées, une sobriété de la couleur et la sensualité des matières et de leur tombé sur le corps. Tantôt rigides tantôt volatiles, les looks évoluent entre envolé de matières volatiles et codes du tailleur revus notamment à travers la confection de manteaux très épais et de pantalons de costume soit très larges soit très ajustés, tombant nonchalamment sur les hanches. Une chose est sûre, Burc Akyol semble être le maître du drapé ultra sexy. En détails ou la clé de voute d’une silhouette, le tissu se drape élégamment sur les corps à l'image des statues de dieux antiques comme cette robe couleur argent au décolleté très profond.