Maitrepierre célèbre la nature dans son défilé automne-hiver 2023-2024
Maison des métallos, 11e arrondissement de Paris. Sous un puits de lumière naturelle, le jeune créateur Alphonse Maitrepierre a présenté sa collection automne-hiver 2023-2024 Maitrepierre, célébrant l’esprit de la forêt ici appelé “Shishi-Gami” (d’après une croyance shintoïste en provenance du Japon). Réalisé à partir de tissus de fin de série et de matières plastiques recyclées, ce défilé hivernal réconcilie l’homme à la nature au sein d’un vestiaire à la fois classique, punk et poétique. Entre les volumes larges autour du haut du corps, rappelant les pétales d'une tulipe qui éclôt, et les lignes des pantalons, droites et étriquées comme une tige de rose, les silhouettes florales se déclinent dans des teintes neutres tels du noir, du blanc et du marron réveillées par du orange acidulé, du bleu, du jaune, ou des imprimés – travaillés avec une intelligence artificielle – d’herbes et de fleurs qui se hissent le long des pantalons et des manches. Transgressif, ce nouveau vestiaire entre force et délicatesse condense, plus largement, une garde-robe qui mêle les essentiels comme des trenchs, des tailleurs, des jeans pincés à la taille à des pièces-manifestes comme des leggings moulants, qui englobent les chaussures à haute plateforme, associés à une robe ajustée tie and dye.
(EC)
Heliot Emil présente un défilé incandescent à la Fashion Week de Paris
Dans un espace désaffecté de 2500 m2 à quelques pas de la gare Montparnasse, cinquante silhouettes s’apprêtent à fouler le podium du défilé Heliot Emil. Pour cette saison automne-hiver 2023, l’inspiration de Julius Juul se concentre dans quelques pièces fortes. Commençons par les chaussures, qui pour cette saison, se voient dotées d’un talon métallique, d’une extension en Nylon recouvrant les tibias comme des guêtres, ou encore en platform shoes façon sabots. Les accessoires, pour la plupart en métal brut, se déclinent en mini-sacs ou se portent aux épaules, embrassant la forme des corps. Toujours avant-gardiste, le vestiaire mixte d’Heliot Emil se veut technique (les couches de vêtements s’empilent) mais aussi sexy, voir incandescent. C’est d’ailleurs ce terme qui correspond le mieux pour décrire la brûlante silhouette du look 46. En coulisse, deux hommes enduisent une veste noire de liquide inflammable. À la surprise générale, la silhouette s’avance lentement sur le podium laissant derrière elle des flammes et une vague odeur d’essence : ce happening restera l’image marquante du défilé Heliot Emil, qui aura su enflammer au sens propre du terme cette deuxième journée de Fashion Week à Paris.
(NM)
©Etienne Tordoir
La bourgeoisie BDSM de Pressiat automne-hiver 2023-2024
Chez Pressiat, la bourgeoise parisienne est clairement désinhibée. Le créateur plébiscité des stars (Halsey, Noah Cyrus, Megan Thee Stallion), Vincent Garnier Pressiat, s’est inspiré du sulfureux et décadent quartier de Pigalle pour son défilé automne-hiver 2023-2024. Présentée au Carmen — un hôtel particulier du 18e siècle, depuis devenu un club branché de la capitale —, dans une ambiance affriolante, cette collection est le mélange parfait entre le vestiaire de la bourgeoisie issue des beaux quartiers au très fantasmé univers des demi-mondaines. L’amour du scandale est retranscrit avec élégance dans des silhouettes chics et provocantes adaptée aux hommes comme aux femmes. Une nouvelle fois, le label parisien lancé en 2021 n’hésite pas à jouer de ses obsessions, osant autant la nudité que le vêtement enveloppant. Des jupes fourreau avec des laçages corsetés, un trench, des vestes à basques, des cardigans punks et des escarpins vertigineux… cette collection essentiellement noire, qui emprunte les codes du BDSM, se découpe dans des tissus qui reflètent et jouent avec la lumière tels du cuir, du velours, du vinyle, du tweed, du faux lézard et même de la laine. Pressiat imagine des hauts dos-nu twistés tel un foulard, des longues robes du soir imprimé panthère en velours dévoré, des corsets, des hauts drapés et noués autour du cou ainsi que des micro-robes en cuir. En quelques mots : le vestiaire idéal pour pimenter ses soirées d’une touche de provocation.
(EC)
Le défilé backstage Paloma Wool automne-hiver 2023-2024
Ambiance backstage. Alors que les invités arrivent au défilé de Paloma Wool automne-hiver 2023-2024, cinq mannequins en sous-vêtements étaient déjà sur le podium en train de se préparer, à la vue de tout le monde. Une fois les silhouettes habillées, le défilé est lancé. Une performance dirigée par la directrice artistique Carlota Guerrero et stylisée par Emilie Kareh. Décliné dans des teintes marron et grises, qui dominent la palette de couleurs de ce défilé hivernal, le vestiaire élégant met en scène des silhouettes majoritairement transparentes et des pièces en laine ajourées portées avec des vestes cuir. Du côté des souliers, Paloma Wool prouve que les bottes et les escarpins conviennent avec chaque tenue. L’accessoire le plus marquant de la collection : une petite fleur attachée à une fine ficelle à enrouler autour de la taille, visible sous les tops et robes transparentes.
(JVT)
Le coup de foudre de Maison Cléo automne-hiver 2023-2024
Mardi 27 février, près de la rue de Rivoli, quelques dizaines d’invités se pressent à l’entrée de l’hôtel Normandy. Elle semble loin l’époque où Marie Deweet, créatrice du label Maison Cléo, cousait avec sa maman des blouses à la main dans leur petit atelier lillois. La jeune femme originaire de Calais, dans le nord de la France, s’apprête à présenter son troisième défilé, en marge du calendrier officiel de la Fashion Week. Cette saison, elle s’inspire d’une situation que tout le monde doit avoir vécue une fois dans sa vie : le coup de foudre. Pour l’occasion, ses jupes, ses ceintures et ses blouses se parent de cœurs, brodés à même le tissu. Pour le reste, le vestiaire de l’automne-hiver chez Maison Cléo a tout d’une balade printanière. Les tops se portent ouverts, dans des tons pastel, les jupes sont légères et taillées dans des tissus transparents. L’insouciance et la légèreté semblent être les maîtres mots des pièces pour cette nouvelle collection. De quoi réchauffer les âmes grelottantes de l’assemblée venue découvrir ces dernières créations dans le froid de Paris.
(NM)
Coquilles protectrices et résilles révélatrices au défilé Rui
Pour son défilé automne-hiver 2023-2024, Rui interroge la complexité et l'intimité d’une coquille protectrice — une métaphore du corps. Intitulé “Towards The Endless Flow”, ce vestiaire hivernal célèbre la femme (ou l’homme) et ses courbes grâce un jeu de textures décliné à travers une sélection de tissus précieux comme le velours et le cachemire réveillés par la laine et le mohair. Connu pour fusionner — d’une certaine manière — la peau au vêtement, Rui imagine des silhouettes, entre tension et délicatesse, composées de tricots moulants, de bodys associés à une jupe mi-longue ou à un pantalon duveteux. Si la plupart des looks sont rehaussés de découpes et d’ajours audacieux, on retrouve, ci et là, la signature de Rui : des soutiens-gorge ultra-mini ici superposés à des robes en résille.
(EC)
Le pouvoir des femmes envers et contre la censure au défilé Róisín Pierce
Présentée dans l’Église américaine du 7e arrondissement de Paris, une énergie sacrée se dégage de la présentation de la collection immaculée de Róisín Pierce. L’utilisation de rubans, de voiles, de volants et de fleurs brodées compose une succession de vingt silhouettes hyper-féminines. L’histoire et le présent de la censure et du contrôle sur les femmes, en particulier de la part du gouvernement et de l’église catholique en Irlande – pays d'origine de la créatrice – est la principale source d’inspiration de la collection automne-hiver 2023-2024 “Beware, Beware”, qui explore un nouvel univers d’artisanat et d’innovation. Entre nouvelles techniques de crochet irlandais, broderies en 3D et travail du ‘smocking’, les dernières créations Róisín Pierce sont à la pointe de l'artisanat textile – et du féminisme.
(JVT)
Le label Marcia présente son tout premier défilé de mode à Paris
On connaissait le label Marcia pour son fameux modèle de robe Tchikiboum, entièrement ouvert sur le côté, dévoilant les silhouettes de celles qui se risquent à les porter. Derrière ce vestiaire ultra sexy mais aussi écoresponsable se cache la créatrice Emma Reynaud qui, pas à pas, se hisse dans les sphères de la mode parisienne. Ce mercredi 1er mars son tout premier défilé (qui suit d'ailleurs le mode de commercialisation See now, Buy now) est présenté au garage Amelot dans le 11e arrondissement. Les premières silhouettes s’élancent sur le podium au rythme d’une bande sonore techno, vêtues d’élégantes combinaisons noires. Marcia définit pour l’automne-hiver 2023 un vestiaire constitué de soie, de mohair, de robes en Econyl (un Nylon recyclé) mais aussi de blousons biker en cuir, déclinés dans une teinte olive. En clôture du défilé, le titre Marcia Baila des Rita Mitsouko (dont le nom du label est aussi inspiré) résonne dans le garage Amelot. Adèle Exarchopoulos, Tahar Rahim, Jonathan Cohen ou encore Leïla Bekhti, qui comptent parmi les supports fidèles d’Emma Reynaud, chantent en cœur l’hymne des années 80 et célèbrent de leurs applaudissements le premier défilé du label Marcia.
(NM)
Première danse au défilé Vaillant automne-hiver 2023-2024
Ce mardi 28 février, la créatrice Alice Vaillant présente son tout premier défilé en marge du calendrier officiel de la Fashion Week. Intitulée “Première danse”, cette collection fait écho à son expérience à l'École de danse de l'Opéra de Paris (dont elle est diplômée), mais aussi à toutes ces situations de premiers émois vécus à l’adolescence. Chez Vaillant, les silhouettes de l’automne-hiver 2023 se composent de total looks en denim, d’écharpes XXL en fausse fourrure, mais aussi de vestes à imprimé python. La créatrice qui a d’abord fait ses armes chez Jean Paul Gaultier, puis aux côtés de Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter chez Nina Ricci profite également de ce défilé pour introduire le nouveau sac à main du label, baptisé “Clichy” en référence à l'adresse du studio de création, situé avenue de Clichy, dans le 18e arrondissement de Paris.
(NM)
Chansons de noël et combinaisons de ski dans une salle de bowling avec Meryll Rogge
Meryll Rogge a imaginé une collection qui plonge ses mannequins dans l’esprit des fêtes de fin d'année pour cet automne-hiver 2023-2024. Des tenues de soirée, des vêtements de ski et des pyjamas incarnent la garde-robe indispensables pour passer d'agréables journées d’hiver, un clin d’œil au style des films de Noël comme ”Maman j’ai raté l’Avion”. Organisée dans un bowling souterrain au sein de la très chic Avenue Foch, des looks ‘funky’ se succédaient sur le parquet vernis, mêlant imprimés floraux, des plaids écossais, pantalons en laine et tops en cachemire ultra-colorés. Le jeune label propose ainsi une invitation à jouer, assembler et assortir des pièces inattendues pour se créer un vestiaire hivernal parfait.
(JV)
La marque ukrainnienne Bevza débute à la Fashion Week de Paris avec un message fort : Life Matters
Après avoir présenté ses collections à la Fashion Week de New York, la marque ukrainienne Bevza, sous la houlette de sa directrice de la création Svitlana Bevza, a choisi Paris pour présenter sa collection automne-hiver 2023-2024. En réaction à la morosité de notre époque, en particulier en Ukraine, Bevza dévoile une collection noire et blanche, sobre, à l'élégance discrète, comme un message subliminal faisant écho aux événements tragiques de l'actualité. Des pièces ornées de plumes de soie faites à la main dans une optique zéro déchet, à partir de matières recyclées, évoquent ainsi des ailes qui permettraient pour s’élever au-dessus du chaos pour glisser vers la liberté. Les motifs de coquillage et les nervures carrées agrafées sur les costumes et les manteaux structurent les silhouettes, tandis que les pochettes en forme d’œuf, les broches minimalistes, les boucles d’oreilles et les pendentifs évoquent ce qui, dans ce monde, est le plus important de tout : la création et la longévité de la vie.
(JV)