Le premier défilé de Stefano Gallici, nouveau directeur artistique d'Ann Demeulemeester
Il y a quelques temps, le microcosme de la mode était vivement chamboulé. La cause ? Seulement 6 mois après sa nomination à la tête des collections d’Ann Demeulemeester, Ludovic de Saint Sernin devait déjà redonner les clefs du label belge. Le créateur, fondateur de son marque éponyme, n’a eu le temps de présenter qu'une seule collection en mars 2023.
Depuis, Stefano Gallici, qui a rejoint Ann Demeulemeester en 2020, a été désigné pour le remplacer. Attendu au tournant, l’Italien âgé de 27 ans qui a fait ses armes aux côtés d’Haider Ackermann, a présenté son premier défilé, ce samedi 30 septembre 2023, dans un local ferroviaire parisien à quelques pas de la Porte de la Chapelle.
L’inspiration du défilé Ann Demeulemeester printemps-été 2024
“Une collection qui offre la liberté d'être ce que l'on veut, sans limites… Utiliser des vêtements qui sont définis pour paraître indéfinis. Trouver des façons attrayantes de jouer avec chaque pièce pour se les approprier.” Telles sont les termes utilisés par Stefano Gallici pour décrire ce défilé printemps-été 2024. Une chose est sûre, le jeune directeur artistique prouve sa maîtrise des codes d’Ann Demeulemeester.
Il illumine un tailoring aux lignes affutées, des jeux de transparences ravageurs et crée des pièces en cuir étonnantes comme des harnais ou des mini corsets, constitués de ceintures. Cette collection poétique et résolument underground, uniquement déclinée dans la bichromie habituelle du label belge : un noir et blanc ici réveillée par des touches de bleu nuit, révèle surtout une envie de redéfinir un vestiaire non-genré en incluant des silhouettes masculines habillées de jupes très longues.
La pièce signature du défilé Ann Demeulemeester printemps-été 2024
Ouvrant un nouveau chapitre d’Ann Demeulemeester, Stefano Gallici imagine un premier vestiaire dans lequel aussi bien la femme que l’homme peuvent piocher des éléments pour constituer une silhouette. C’est le cas du 18e et 25e look qui concentrent aussi bien la dureté des lignes droites d’un split pant ou d'un costume que la légèreté d'un plastron, à l'allure de robe, uniquement constitué de franges nouées. Si Ludovic de Saint Sernin exaltait l'élégance de la plume, Stefano Gallici, lui, s'attarde sur le mouvement net des franges. Deux visions des codes signatures de la marque fondée en 1985.