Un défilé Dilara Findikoglu comme une ode à la féminité
Dilara Findikoglu a marqué ce troisième jour de la Fashion Week de Londres. Et pour cause son défilé automne-hiver 2024-2025 intitulé Femme Vortex est aussi magistral que théâtral.
Au sein de l’église Mark Street Gardens, la créatrice turco-britannique a une nouvelle fois encouragé les femmes à affirmer leur puissance et à se réapproprier leurs corps à travers une série de silhouettes à l’esthétique néo-gothique et romantique, qu'elle développe avec son label depuis 2015.
“Si les seuls résultats garantis d'une existence collective conditionnées par le pouvoir masculin sont la violence, la destruction et la limitation, est-ce quelque chose nous devrions nous souhaiter ? Cette collection est un manifeste pour un ordre mondial né d'un tourbillon d'énergie féminine” explique ainsi la créatrice dans un communiqué.
Sous des voûtes légèrement illuminées d’une lumière diaphane, les mannequins à la démarche habitée et au regard possédé déambulent sur le podium, subjuguant et plongeant l’assistance dans une ambiance troublante – à l'image du dernier défilé Maison Margiela Artisanal.
Un rapprochement qui n'a rien d’étonnant : le chorégraphe polonais Pat Boguslawski, qui a façonné la célèbre démarche du mannequin Leon Dame et des autres mannequins présents sous le pont Alexandre III en janvier dernier, a en effet également chorégraphié ce défilé automne-hiver 2024-2025.
La collection automne-hiver 2024-2025 est à l’esprit BDSM
Toutes dotées d'accents BDSM à travers un travail précis sur les corsets – étouffants – et les lassages de ceintures, les silhouettes de cette nouvelle collection réinterprétent les codes de l’officewear en imaginant des costumes détournés. Les chemises s’ouvrent et laissent apparaître de la peau (look 15) quand elles ne se nouent pas à la taille pour créer une jupe aux volumes XXL (look 28).
Si Dilara Findikoglu ne cesse de faire des clins d’œil à l'histoire de la mode britannique et à ses figures les plus mémorables, de Vivienne Westwood à Alexander McQueen en passant par John Galliano, la collection s’exprime aussi à travers le cuir et le latex notamment grâce aux looks lingerie (look 24), qui contrastent avec d'imposantes et déroutantes robes gothiques (look 37).