L’appel au chaos du défilé automne-hiver 2024-2025
Au féminin, le vêtement de travail a toujours été un enjeu. Quels vêtements imposent le respect sans se départir d’une certaine élégance et féminité ? Mais ces considérations, les créatrices de mode suisses Christa Bösh et Cosima Gadient de la marque Ottolinger semblent les avoir ôtées de leur moodboard. Si certains éléments du vestiaire classique subsistent à l’instar de la cravate, de la chemise rayée et du tailleur, ils sont déconstruits, revisités avec un twist audacieux et rebelle.
Le premier look ? Une chemise rayée garde son col remonte tandis qu’une cravate extra-longue rouge à rayures se faufile entre ses boutons et ressort sur le pantalon. Un fashion faux pas volontaire que viennent amplifier un pull au col bardot exagéré et son pantalon de jogging assorti. De quoi donner le ton pour le reste de la collection où de nombreux “interdits” du vestiaire de bureau occupent une place d’honneur à l’instar de la mini-jupe, des baskets – massives - et de la robe moulante et fendue.
Autres éléments habituellement proscrits par la vie de bureau ? Les pièces dépareillées et déchirées, les finitions élimées, les décolletés, le motif léopard, le transparent ou encore la veste en cuir et cloutée - ici en impression sur un t-shirt en mesh. Un jeu sur la vision du négligé que nos sociétés abhorrent généralement, mais qui forme ici une sorte de sous-culture du chic.
La girlboss selon Ottolinger
Si le terme “girlboss” a eu tendance ces dernières années à irriter, chez Ottolinger, il reprend un peu de sa superbe. Loin de l’appel à la perfection, les vêtements du défilé Ottolinger automne-hiver 2024-2025 rappellent que la vraie girlboss est celle qui créé sa propre voie sans l’imposer pour autant. Une assurance que l’on ressent aussi dans les accessoires comme l’iconique sac bandoulière revisité en de nombreuses matières. Un sac tout terrain pour une femme qui prend la place sans s’excuser.