Le défilé Alexander McQueen par Seán McGirr : un virage à 180°
Ancien bras droit d’Alexander McQueen, Sarah Burton était adepte des silhouettes spectaculaires et de la splendeur artisanale des broderies et des mailles. Sous son règne, l’ADN de la maison s’était quelque peu expurgé de ses excès dark, pour gagner en douceur et en poésie. Le premier défilé de Seán McGirr prend un virage à 180° après cette période.
Sous une tente dressée dans le 13e arrondissement parisien, abritant les invités d’une pluie diluvienne, le directeur artistique proposait une vision d’Alexander McQueen plus dure, et drapée surtout d’une bonne dose d’ironie, célébrant notamment l’animalité dont nous recélons tous.
L’exercice, appliqué aux vestiaires féminin et masculin, faisait la part belle aux formes oversize et à l’opulence brute du shearling ou de l’agneau de Mongolie traités en cascade ou en aplats compressés. La sculpture, dont le procédé de compression relève, constituait un thème phare de la collection : un top dont le col cosmonaute, ultra exagéré, finit par créer une forme rigide d’amphore sur le haut du corps, précédait une maille sur laquelle deux cols cheminée XXL empilés dessinaient également une forme pure et singulière. Deux robes moulées renouaient avec les coupes étranges, quasi extraterrestres, proposées par Alexander McQueen dans ses derniers défilés.
Le tailoring, les beaux manteaux épaulés et cintrés, ainsi que de superbes pièces en cuir, venaient en contrepoint des silhouettes entièrement gagnées par des imprimés léopards de différentes tailles et couleurs. Une première proposition assurément forte, et un parti-pris qui n’a rien de timide.