Le décor du défilé Mugler printemps-été 2024
Dans le musée éphémère édifié près de l’arc de triomphe du Carrousel du Louvre, actuellement en rénovation, Casey Cadwallader a concocté un décor mêlant les codes d’un espace de concert et ceux d’un garage investi par une fête underground. Pour ce défilé Mugler printemps-été 2024, qui marque le retour de la marque à la Fashion Week de Paris, la salle laissait un large passage aux mannequins, créant l’impression d’un grand show musical. Répartis dans la longueur, d’immenses ventilateurs noirs…
Un pur show Mugler
Une fois les mystérieux ventilateurs activés, les intentions de Casey Cadwallader sont apparues avec une grande clarté : quelle star de la musique n’a jamais joué de leur effet sur scène, dans ses clips et dans des photographies de promotion ? Le ventilateur est un des meilleurs amis de la star, faisant voler les cheveux, les tissus, portant le niveau de glamour à son apogée. S’inscrivant avec brio dans la lignée de Thierry Mugler, qui avait présenté un de ses défilés au Zénith de la Villette en 1984, transformant ainsi cet exercice en un véritable spectacle pop, Casey Cadwallader appuie l’intention et la pousse dans ses derniers retranchements.
Des pans de mousseline longs comme des traînes royales sont noués dans les cheveux des mannequins. Suspendus dans l’air par l’action des ventilateurs, ils prolongent à l’extrême le sillage fascinant de chacun des modèles. Plus tard, ce sont les vêtements légers comme une brise qui prennent leur relais, poursuivant l’effet « wow » qui crée un frisson dans la salle. Dans la lumière stroboscopique, sur une musique électro entraînante qui fait dodeliner de la tête plusieurs stars du front row, Mariacarla Boscono (déjà impressionnante au show précédent) s’élance la première, divine. Le show réserve ensuite bien des surprises : Paris Hilton déclenche l’hystérie du public. Après elle, les tops Amber Valletta et Helena Christensen feront un passage également très applaudi et sans oublier l'actrice Angela Bassett (Black Panther).
Une collection électrisante et body-conscious
Des silhouettes noires, courtes et ultra-sharp, aux incroyables combinaisons et robes seconde peau comme rehaussées de stalactites givrées, le défilé célèbre l’empowerment et la façon dont l’habit fait la star, permettant à chacun.e de s’inventer lui-même ou elle-même. Entre « vrais » vêtements et tenues de scène, les propositions sexy, audacieuses, parfois quasi guerrières ou évoquant la science-fiction, ne sont jamais banales. L’ovation reçue par Casey Cadwallader à la fin du défilé confirme leur pouvoir de séduction immédiat.
5 pièces repérées dans la collection Mugler printemps-été 2024
La microrobe
Structurée et épaulée en haut, une microrobe noire dévoile les jambes grâce à des découpes arrondies remontant très haut sur les hanches. La forme de la microjupe à découpes revient plusieurs fois dans le défilé, avec le même succès.
Les cuissardes seconde peau à talons aiguilles
Lorsqu’il s’agit d’allonger la silhouette, Casey Cadwallader connaît son latin, comme le prouvent ces cuissardes seconde peau ingénieusement associés à des pantalons façon legging en lycra .
La robe mi-transparente d’Amber Valletta
Sur un tulle, des empiècements noirs dessinent la forme d’une robe corsetée et appuient fortement la taille, puis laissent place à la fluidité à de pointes soyeuses façon robe-foulard, alliant ainsi la rigueur et la fluidité.
La jupe longue sculpturale
Une jupe noire façon sirène se pose sur les hanches au moyen d’un empiècement transparent en résine moulée, et laisse subtilement apercevoir la peau dans une découpe en forme de goutte.
Le carrot pant
Oversize, long, ses jambes amples se rétrécissent pour former une série de godets se déversant en toute beauté sur des escarpins à talons aiguilles. Porté bas sur les hanches, il joue avec succès du masculin-féminin.