Le défilé Burberry printemps-été 2021
“Tout a commencé par l’idée d’un été britannique ; embrassant les éléments avec un trench-coat sur la plage, se mélangeant au sable et à l'eau. J'ai imaginé les gens de cet espace, comme le gardien du phare, et une histoire d'amour entre une sirène et un requin, posés sur l'océan, puis ramenés sur la terre ferme. Le cercle est extrêmement symbolique – la repousse, le renouvellement, le cercle de la vie. La collection s'appelle “In Bloom” parce que je pensais à la régénération, à la jeunesse dynamique, à la nature qui se recréé constamment, qui grandit et évolue toujours, qui est toujours vivante. L'eau est un symbole de cela aussi - de nouveauté, de fraîcheur et de purification.”
Depuis son arrivée à Burberry en tant que directeur de création en 2018, Riccardo Tisci a à cœur de célébrer l’ADN de la maison britannique, tout en explorant de nouveaux territoires par les inspirations comme par la technique. C’est exactement ce que reflète sa collection printemps-été 2021 pour la maison : l’été britannique qu’évoque Riccardo Tisci y fait référence à un élément naturel, l’eau, à la fois symbole de renouveau et de mystère et profondément lié à l’histoire de Burberry. En effet, son fondateur Thomas Burberry inventait en 1879 la gabardine, matière étudiée pour être naturellement imperméable qui deviendra celle du trench iconique de la maison. Et c’est bien évidemment cette pièce maîtresse – hybridée avec une veste en denim – qui ouvre un défilé imaginé en collaboration avec l’artiste Anne Imhof, au cœur de la nature britannique.
Référence aquatique pour le moins littérale, la couleur bleue inonde les quinze premières silhouettes qui défilent en pleine forêt. Le denim s'y loge par empiècements sur les trench-coats, s’il ne sont pas revisités en ciré brillant. Sur les manteaux ou chemises de soie apparaissent deux motifs, en bleu toujours : l’un, abstrait, rappelant des créatures marines, l’autre, presque photographique, représentant les reflets de soleil sur l’eau. Sur un trench, un corsage en mailles de filet bleu – que l’on retrouvera en blanc sur un sac et de l’outerwear plus loin – rappelle une fois de plus l’univers de la mer. Mais l’immédiateté de ces références est contrebalancée par la modernité des silhouettes, due notamment aux jeux de superpositions que l’on connaît cher à Riccardo Tisci.
La suite de la collection se déclinera sur une palette de vert — vase, bien sûr — et d’un plus surprenant orange, atténué par de classiques blancs et noirs. C’est là que se révèlent les pièces plus utilitaires telles que la salopette, des vestes d’extérieur, ou de grandes cuissardes semblables à des bottes de pêche, et la griffe Burberry qui, bien que plus rare que dans les précédentes collections, se retrouve en oversize sur des tee-shirts. Dans cette deuxième partie, les cercles viennent découper le devant de trench-coats, laissant le tissu retomber en godets ; ou renferment des drapés-noués sur une robe en jersey, elle-même imprimée de petits cercles entre fleurs sauvages et éléments marins. Riccardo Tisci livre ainsi une collection à la frontière entre utilitaire et romantisme cru, fortement nourrie par ce que l’on pourrait qualifier de mythologies contemporaines.