Réalisées par Paul Friedlander, les installations lumineuses recréent dans l’obscurité les lumières surprenantes des abysses : un décor qui s’accorde avec l’univers imaginé par la créatrice néerlandaise. Inspirée par les illustrations biologiques de Santiago Ramón y Cajal, qui contribua tout particulièrement à la représentation du système nerveux au XIXe siècle, Iris van Herpen en retranscrit sur les silhouettes les formes organiques et lignes arborescentes. Si la symétrie détermine une fois de plus un bon nombre de ses structures, la créatrice explore également des silhouettes asymétriques accompagnées par des lignes ondulatoires verticales.
On retrouve ainsi sur les pièces les spirales des coquillages, les tons ocres et verts des algues marines et les formes imitant leurs feuilles légères, à l’instar d’une robe volumineuse flottant au ralenti. Les mousselines et organzas de soie confèrent aux pièces fluidité et de délicatesse, tandis que la finesse de leur coupe est permise par la technologie. Fidèle à l’emploi de l’impression 3D, Iris van Herpen l’utilise ici pour réaliser les lignes en silicone posées sur les tissus ou pour découper au laser les matériaux avec la plus grande précision. Plusieurs robes sont agrémentées d’illustrations qui paraissent extraites d’un récif de corail, peintes à l’huile par l’artiste Shelee Carruthers puis imprimées sur le tissu. Portant des chaussures compensées par une semelle évidée, les mannequins semblent alors marcher dans le vide telles de véritables créatures des profondeurs.