Les premières robes annoncent une succession de pièces qui démontreront la maîtrise technique du directeur artistique de la maison tout en jouant sur les proportions : autour d’un empiècement raide et noir semblable à un plastron aplatissant le haut du corps, les tissus sont froncés sur les côtés afin de donner mouvement et volume à la silhouette. Plus loin, ces empiècements réduits à l’ovale, deviennent blancs et parsemés d’appliqués dorés créés par le céramiste japonais Takuro Kuwata – qui réapparaissent aux cordons des pochettes – tandis que les somptueux matériaux colorés des robes se plissent autour de ce noyau central. L’hommage à l’artisanat, fer de lance de la maison espagnole, est à nouveau bien présent à travers ces rencontres ingénieuses.
Au-delà de ces pièces remarquables, Jonathan Anderson propose un vestiaire volumineux qui dote le corps d’une allure majestueuse. Pour preuve, les manteaux sont amples et leurs cols sont XXL, les pantalons et les combinaisons sont larges et bouffants, les boutons des capes en laine sont maximisés pour devenir de grands cercles dorés. Les matériaux sont nobles et leurs coloris discrets : outre le bleu marine, le rouille, le beige et le noir, les pièces sont déclinés en damassé bordeaux, vert et bleu ciel, tandis qu’un bleu électrique et un rouge scintillants réveillent certaines robes. Quant aux escarpins, leurs brides sont décorées par des arabesques brillantes stylisées qui parachèvent une ornementation sans ostentation.