La pureté, la naïveté et l’amour du jeu qui caractérisent la jeunesse se matérialisent ici dans les références à un fabuleux bestiaire. Ainsi, alors que des rayures ondulatoires noires et blanches présentes sur un col roulé rappellent le zèbre, des sacs en cuir imitent la trompe et les oreilles d’un éléphant ou la tête d’un mouton pendant que se découpent sur des chemises les silhouettes de deux coqs ou deux oies en miroir et que des plumes agrémentent le cols, la patte de boutonnage d’une chemise ou l’extrémité d’un pantacourt. Si le caractère espiègle qui habite cette collection transite par l’animalier, il se retrouve également dans un imprimé géométrique abstrait tricoté en laine pour décorer pulls et pantalons. Évoquant le graphisme des premiers jeux vidéos, ses formes colorées ne sont pas sans insuffler une certaine nostalgie.
Jonathan Anderson manifeste une fois de plus son goût pour les formes amples et longues qui transcendent les normes du masculin et du féminin. Des robes bustier brillantes drapées sont superposées aux vestes satinées à manche longues, les volumes des manteaux sont décuplés pour ressembler à des capes, le col tailleur d’une veste longue s’enroule en spirale… Pour parfaire son vestiaire, le créateur nord-irlandais ajoute des chaînes à de nombreuses pièces, les faisant tantôt pendre d’une ceinture, tantôt s’étendre de l’encolure jusqu'au bas d’une robe.