Le créateur dévoile sa folie des tatouages.
Le premier tatouage que je me suis fait faire était un petit cœur sur l’épaule. Il n’avait aucune signification, je ne sais d’ailleurs même plus qui m’a tatoué. C’était un rite de passage, un délire d’adolescent. Je me suis fait percer les oreilles et je me suis fait tatouer. Pendant vingt-cinq ans, je ne me suis rien fait faire d’autre. Et puis, il y a quelques années, mon amie Shelly, qui travaille avec moi chez Marc Jacobs, m’a offert un tatouage de Scott Campbell pour Noël. J’avais fait un dessin de mes deux chiens, Alfred et Daisy, et j’ai demandé à Scott de me le tatouer juste en dessous de mon cœur. A partir de ce jour-là, je suis devenu accro. A cause de Scott ! C’est quelqu’un d’incroyable, de tellement créatif. Son esthétique est magnifique, et que ce soit en tant que tatoueur ou en tant qu’artiste, il possède une vraie signature. Et puis il a une personnalité magnétique, il y a quelque chose dans ses yeux, sa voix, son esprit... mais avant tout je l’aime en tant qu’ami. Le temps qu’on passe ensemble, qu’il me tatoue ou non, est toujours merveilleux. Après “Alfred et Daisy”, j’ai donc commencé à aller le voir une fois par mois, puis deux fois par mois.
J’adore Saved Tattoo, son studio à Brooklyn. Le tatouage est quelque chose de très intime et de privé et son studio est un endroit où l’on se sent bien. J’ai toujours des idées très spontanées et folles, comme me faire tatouer un canapé ou Bob l’éponge, et Scott est toujours partant, amusé, enthousiaste. Un des dernier que je lui ai fait faire, et je ne sais même plus si c’était le trente et unième ou le trente-troisième, c’était sur mon coude, un donut avec des vermicelles de couleur. Tout ce que l’on peut faire pour décorer son corps est toujours drôle. C’est quelque chose qui m’amuse, je vais donc continuer tant que cela me plaît... En ce sens, c’est peut- être une addiction [rires]. Je ne sais pas encore ce que je vais faire, je n’ai pas eu d’idées récemment. Mais je préfère me faire tatouer quand il fait beau, l’hiver, c’est toujours compliqué pour la cicatrisation, il y a les bandages, les vêtements, on peut vite être irrité. Donc, je vais attendre qu’il fasse plus chaud et je suis sûr que je vais avoir encore une bonne idée !
[Archives Numéro Homme n°21 printemps-été 2011]