Petit rappel des faits
Le 13 avril le Festival révèle le nom des dix-huit films sélectionnés à Cannes. Parmi eux – suprise ! – The Meyerowitz Stories (réalisé par Noah Baumbach) et Okja (réalisé par Bong Joon-ho). Problème : ces deux films, produits par Netflix et uniquement disponibles en streaming sur cette plateforme ne passeront jamais par une salle de cinéma… leur sélection provoque un tollé à Cannes. Okja, en compétition officielle pour la Palme d’Or, maintient sa sortie en ligne le mois prochain. Netflix : 1 – Salles de cinéma : 0.
Le Festival annonce alors – pour éviter le boycott ? – qu’à partir de l’année prochaine, les films en compétition devront obligatoirement sortir dans les salles françaises. Camouflet retour pour Netflix.
Pedro Almodóvar enfonce le clou en conférence d’ouverture :
“Il est impensable pour moi de donner une Palme d'Or à un film qui ne sera pas vu sur grand écran, d'une manière ou d'une autre.”
Silence dans la salle.
Will Smith – qui avait déjà réchauffé l'ambiance avec des vannes forcées sur son rôle de Noir américain dans le Jury – s'empresse de lancer un autre cri du cœur faussement impromptu, dûment validé par son chargé de communication, dans lequel il déclare l’amour de ses gamins pour le cinéma en salle, autant que pour Netflix. Non, vraiment, il n’y a pas de conflits d’intérêt. “J’adore la vie, j’adore Netflix.” Dixit l'acteur de Bright, film de science-fiction policier au budget pharaonique de 90 millions de dollars, qui sortira en décembre en exclusivité… sur Netflix.
Aujourd’hui le casting de Wonderstruck, produit par Amazon, fait son entrée sur le tapis rouge. Son réalisateur, Todd Haynes, a confié ce matin qu’à la différence de Netflix, “chez Amazon, les mecs sont vraiment des amoureux du cinéma.” Décidément, le thème de la quinzaine…