70 galeries exceptionnelles et une vue imprenable sur le marché du design international au sein du jardin des Tuileries : voilà ce que nous propose cette année le PAD Paris. À cet égard, la foire dévoile des pièces de mobiliers historiques, emblématiques ou très actuelles, des sculptures africaines, asiatiques et contemporaines, mais aussi une sélection affutée de bijoux et de céramiques. Cette édition – qui met l’accent sur le travail de la main et l’ameublement – a distribué cinq prix.
Parmi les dix-huit nouveaux exposants, c’est du côté de la galerie Mayaro que l’on pourra trouver le prix du Jeune Designer contemporain, remis au duo Godefroy de Virieu et Stefania di Petrillo pour leur bureau-nacelle. Inaugurée l’année passée dans le VIe arrondissement, la jeune galerie parisienne présente des créateurs sensibles aux arts de la main. Illustration directe avec l’objet hybride réalisé par les deux designers qui, pour l’occasion ont collaboré avec un concepteur de nacelles pour montgolfière. Chaque modèle de ce bureau – qui peut faire l’objet d’une commande – est unique et ses dimensions adaptées aux besoins de chaque client.
Nouvelle arrivante elle aussi, la galerie MICA se voit décerner le prix Spécial du Jury pour son stand et l’ensemble de ses artistes. Basée en Bretagne, cette galerie s’emploie à valoriser la production locale en soutenant des designers et artisans de sa région. Dans leur premier stand au PAD, on retrouve donc notamment un bureau de Matali Crasset, une table et des luminaires de Pierre Charrié ainsi qu’un miroir conçu par Sam Baron. Conquis par la proposition de la galerie et particulièrement par ce miroir, le jury a donc créé pour elle un prix supplémentaire.
Pierre Charrié - Tables Campanes - Galerie MICA
Quant au prix du Design Contemporain, il est remis cette année à la galerie Desprez-Bréhéret pour une paire d’appliques en terre cuite réalisées par le sculpteur français Guy Bareff. Ce spécialiste de l’argile fabrique depuis plus de quarante ans des “sculptures lumineuses”, modelages qu’il transforme en luminaires en y intégrant des systèmes d’éclairage. En distinguant une création aux confins de l’art et du design, le jury affirme donc là aussi son intérêt pour le travail de la main et sa production d'objets uniques.
Outre le design contemporain, la production d’époque n’est pas pour autant laissée pour compte : fidèle à sa volonté de la récompenser également, le PAD lui dédie cette année deux prix. Le prix du Design du XXe siècle, d’abord, qui revient à la galerie HP Le Studio pour une paire de fauteuils réalisés par le peintre italien Emanuele Rambaldi en 1935. Parfaits exemples d’un équilibre entre modernisme et tradition, ces sièges témoignent à la fois de l’influence formelle du Bauhaus et de l’attachement au savoir-faire prégnant dans le design italien. Par ailleurs, le prix du Stand est attribué à la galerie Alain Marcelpoil, spécialisée dans la production du mouvement Art Déco entre les années 20 et 40 mais également experte du travail du designer André Sornay, lui-même très imprégné du Bauhaus et du mouvement De Stijl. Cet héritage pluriel apparait dans l’esthétique de leur stand : lignes pures, de formes symétriques et d’aplats de couleurs vives, dont résulte un ensemble d’une grande harmonie.
Les 5 lauréats de ce palmarès ainsi que les soixante-cinq autres galeries seront donc à découvrir au PAD jusqu’à dimanche. Dans quelques semaines, on pourra retrouver la foire à Monaco, où elle y tiendra sa toute première édition.
PAD Paris, du 3 au 7 avril 2019 au Jardin des Tuileries, 234 rue de Rivoli, 75001 Paris.