2019 célébrait les 130 ans du monument le plus emblématique de France, mais également l'installation d'un nouveau chef à la tête de son incontournable restaurant du deuxième étage, le Jules Verne. Ainsi le discret Frédéric Anton, qui vient d’obtenir sa première étoile (et cumule déjà 3 étoiles au Pré Catelan), succède au très médiatique Alain Ducasse. Et pour l’accompagner, l’architecte d’intérieur Aline Asmar d’Amman – qui signait il y a quelques mois la décoration exceptionnelle de l’hôtel de Crillon place de la Concorde – offre un nouveau décor au mythique établissement. Pendant, près d’un an, le duo a travaillé en étroite collaboration pour garantir aux futur clients un voyage sensoriel à la hauteur de son cadre exceptionnel.
Pour Aline Asmar d’Amman, le Jules Verne évoque incontestablement le Paris du début du XXe siècle et les photos argentiques prises à cette époque. Ainsi, elle en extrait des références à l’industrialisation mais également à la haute couture et à l’Art déco, alors en plein épanouissement : un vestibule qui renvoie au caractère brut du monument avec son noir mat et ses bustes de Jules Verne et Gustave Eiffel; une entrée au plafond orageux qui cite les peintures “Eiffel Tower” de Basquiat et Warhol, tandis que celui de la salle peint à la main orné de moulures ovales ou rectangulaires d’un blanc nacré rappelle les nuages. Les dossiers des chaises évoquent les cannages de Dior, des pieds de table ou les murs des alcôves font revivre les plissés des robes Lanvin, certains détails s’inspirent volontairement des engrenages et structures de la Dame de Fer tandis que la décoration générale rappelle le clichés en noir et blanc de l’immense Karl Lagerfeld. L’architecte d’intérieur libanaise a fait appel aux meilleurs artisans des arts décoratifs français pour exalter l’élégance et la féminité intemporelles du lieu avec ses moquettes, velours, marbres, onyx et mobilier sur mesure aux lignes contemporaines décliné en gris perle. L’ambiance est intimiste et raffinée et offre tout le loisir de profiter de la vue panoramique exceptionnelle ainsi que des créations culinaires de Frédéric Anton.
C’est d’ailleurs un impressionnant ballet silencieux doté d’une grâce exquise qui se joue midi et soir dans la cuisine de taille réduite, pour assurer les différents services des 120 couverts qui occupent les salles. Le midi, un menu à 135 € propose au choix deux entrées, deux plats et deux desserts tandis que le soir, une dégustation en cinq ou sept plats (190 ou 230€) invite à une expérience gustative. Peu importent les options, la cuisine du chef Anton est aussi précise que raffinée et les plats du Jules Verne suggèrent ceux de son autre restaurant Le Pré Catelan. L'une des plus belles réussites de ce nouveau Jules Verne tient à l’harmonie étonnante entre le dressage de Frédéric Anton et la décoration dictée par Aline Asmar d’Amman, tant par les formes et les couleurs que dans la finesse et la subtilité.
Évidemment, y obtenir une table, qui plus est avec vue, nécessite patience et ténacité tant les réservations se font à l’avance. Cependant, il existe un secret pour accéder rapidement au restaurant situé à 123 mètre d'altitude : un comptoir face à l’horloge mécanique de la tour Eiffel permet d’y déjeuner en réservant chaque jour.
Le Jules Verne,
2e étage de la tour Eiffel,
avenue Gustave-Eiffel, Paris VII.
Tous les jours de 12h à 13h30 et de 18h à 21h30. (sauf le 14 juillet au soir)
Tél. 01 83 77 34 37.