Parmi les pièces les plus iconiques créées par Calvin Klein, les sous-vêtements en coton blanc gansés d'un élastique frappé du célèbre logo ont toujours traîné dans leur sillon un parfum de scandale. Il faut dire qu'avec la première campagne, photographiée par Herb Ritts en 1992 et qui mettait en scène une jeune Kate Moss, mineure et topless, enlacée à un Mark Wahlberg ultra musclé, le ton était donné.
Vingt-cinq ans plus tard et sous la direction artistique du plus discret, quoique parfois tout aussi irrévérencieux, Raf Simons, Calvin Klein s'est associé fin novembre à la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels. L'accord prévoit, en contrepartie d'un soutien financier à la fondation, un accès privilégié aux œuvres d'Andy Warhol. Deux mois plus tard, le label américain lève le voile sur cette collection capsule inédite. Le choix ne s'est pas porté sur les œuvres pop art les plus célèbres du fondateur de la Factory, mais sur un long métrage de 55 minutes.
En 1963, Andy Warhol est déjà connu pour ses Campbell's Soup Cans. En réaction à la censure alors encore en vigueur à Hollywood, qui limitait les baisers au cinéma à trois secondes maximum, il tourne Kiss, où des couples hétérosexuels et homosexuels s'embrassent pendant 3 minutes et demie chacun. Une œuvre qui choque l'Amérique puritaine de la seconde moitié du XXe siècle. Ce sont des extraits de ce film que Calvin Klein a choisi d'utiliser pour sa première collaboration avec la Fondation Andy Warhol. Plaquées sur des pièces siglées Calvin Klein Underwear, ces images suggestives font comme un écho aux campagnes provocantes qui font l'ADN du label de sous-vêtements.