C’est le tapis rouge le plus excentrique et avant-gardiste qui existe ; le Gala du Met ne fait pas dans la demi-mesure et voit les choses en grand pour sa prochaine édition au mois de septembre 2021. Réunissant le gratin de la mode, du cinéma, de l’art et de la musique, le Gala est organisé au profit du département de la mode du Metropolitan Museum of Art et inaugure chaque année le lancement de son exposition annuelle. Alors que l’événement avait été annulé en mai dernier à cause de la situation sanitaire, il renaîtra de ses cendres dans un format revisité cette année.
À chaque nouvelle édition, Anna Wintour (rédactrice en chef du magazine Vogue et présidente du Met Gala) s’entoure de nouveaux co-présidents pour animer la soirée. Si l’an passé Nicolas Ghesquière, Meryl Streep, Emma Stone et Lin-Manuel Miranda auraient dû être les hôtes de l’évènement, l’organisatrice semble avoir misé cette année sur la jeunesse et la diversité avec quatre personnalités de moins de 30 ans. Ce sont donc la poétesse Amanda Gorman, l’acteur Timothée Chalamet, la chanteuse Billie Eilish et la tenniswoman Naomi Osaka qui auront l’honneur d’ouvrir le bal au mois de septembre. En 2019, Lady Gaga, qui faisait partie des co-présidents de l'événement, avait fait le show en total look Brandon Maxwell, performant une sorte de strip-tease savamment orchestré, assistée par tout un attirail de petites mains en costumes. La nouvelle génération sera-t-elle plus discrète ? Rien n'est moins sûr. Avec sa récente couverture pour Vogue, la jeune Billie Eilish, qui nous avait plutôt habitué aux baggys et t-shirt XXL, est apparue en diva sensuelle à la Dita Von Teese. Timothée Chalamet surprend quant à lui à chacune de ses apparitions sur les tapis rouges, avec son style éclectique et décomplexé.
L’exposition qui sera inaugurée cette année s’intitulera “In America: A Lexicon of Fashion”, première partie d’un diptyque explorant le vocabulaire moderne de la mode américaine et le mettant en regard avec les enjeux sociaux d’équité, de diversité et d’inclusion qui traversent le pays aujourd’hui. Elle reviendra dans sa deuxième partie sur trois siècles de créativité et de style, compris entre 1670 et 1915, dans toute l’Amérique. Dans une perspective plus politique et engagée qu'à l'accoutumée, c'est la question de l'identité qui sera interrogée à travers l'exposition. Une thématique qui trouve un écho particulier dans le poème d'Amanda Gorman prononcé lors de l'investiture de Joe Biden, que l'on peut lire comme un appel à une Amérique unie dans sa pluralité.