En décembre 2017, les British Fashion Awards récompensent Michael Halpern, un quasi-inconnu, du prix British Emerging Talent – Womenswear. C’est en effet il y a tout juste un an que le jeune Américain de 30 ans a fait son entrée fracassante sur la scène mode, à la Fashion Week de Londres, faisant défiler une première collection outrageusement glamour qui fusionnait couleurs vibrantes et profusion de paillettes.
Diplômé de la Parsons School of Design de New York, Michael Halpern, après un passage chez Oscar de la Renta, choisit de parfaire son éducation, et surtout de laisser libre cours à ses extravagances les plus folles, en rejoignant le programme de MBA du fameux Central Saint Martins College, par lequel sont passés avant lui des créateurs comme John Galliano ou Alexander McQueen. “Je pensais qu’étudier au Central Saint Martins me permettrait d’être beaucoup plus créatif et de grandir en tant que designer. De ce point de vue-là, je me sentais un peu à l’étroit à New York. À Londres, on a beaucoup plus de liberté, et une plus large place est faite aux jeunes créateurs”, explique Michael Halpern, qui a installé son label dans la capitale britannique.
Inspiré par une photo de sa mère prise dans les années 70, il croise dans ses dix-huit looks des influences disco avec une exubérance toute anglaise et un savoir- faire emprunté à la haute couture
Le défilé Halpern automne-hiver 2018-2019
Sorti diplômé en 2016, il est – à l’instar d’un J.W. Anderson ou d’un Anthony Vaccarello – repéré par Donatella Versace qui l’invite à travailler sur ses collections haute couture. “Donatella aide beaucoup les jeunes créateurs. La façon dont elle travaille avec ses équipes est très instinctive. Elle se projette toujours dans ses prochaines collections, ne pense pas à la saison qui se termine et ne va jamais au plus facile. J’ai toujours eu envie de créer mon propre label, mais dès que j’ai commencé chez Versace, j’ai compris que je faisais quelque chose que j’aimais vraiment”, poursuit le créateur.
“Dans une période morose, voire effrayante comme celle que nous traversons actuellement, je veux montrer du rêve...”
Soutenu par la célèbre directrice artistique italienne, Michael Halpern présente une première collection en février qui fait aussitôt l’unanimité. Inspiré par une photo de sa mère prise dans les années 70, il croise dans ses dix-huit looks des influences disco avec une exubérance toute anglaise et un savoir- faire emprunté à la haute couture : des sequins, des cristaux Swarovski, des drapés, des couleurs pastel ou flashy. Ses micro-robes bustiers, ses vestes et ses combinaisons ou ses pantalons évasés sont rapidement adoptés par Marion Cotillard, Kylie Minogue et Amal Clooney.
“Je ne réfléchis pas par rapport à une époque ou à une matière en particulier. Dans une période morose, voire effrayante comme celle que nous traversons actuellement, je veux montrer du rêve et donner de l’espoir”, confie-t-il. Sa fantaisie se confirme et s’épanouit dans sa deuxième collection, présentée dans un théâtre londonien à la moquette rouge dramatique. Déjà reconnu pour ses silhouettes glamour et baroques, il enrichit son répertoire de vestes en peaux précieuses aux coupes impeccables, de tailleurs en brocart fleuri flamboyants et en plissés sculpturaux. De plus en plus précis dans ses propositions créatives sans rien perdre en audace, Halpern s’impose comme un label des plus prometteurs.