"Eugene" (2020) de Arlo Parks
Coupe à la garçonne coiffée d'un bandeau doré, Arlo Parks nous emporte dans son univers néo-soul mélancolique. D’origine nigérienne, tchadienne et française, la jeune londonienne de 19 ans a fait son entrée sur la scène musicale britannique en 2018 avec son premier single Cola. Acclamé par la BBC et plebiscitée par des plateformes telles qu'Amazon Music, VEVO et Youtube Music pour sa lecture de la génération Z (les personnes nées après 1997), Arlo Parks aborde de sa voix suave les troubles de toute une génération, anxieuse et ultra-connectée : “Parmi les gens de ma génération, il y a une propension aux problèmes mentaux, à l’autodestruction et au désespoir. Je ne sais pas si c’est à cause des réseaux sociaux ou non, mais nous sommes tous incroyablement tristes.” Elle recevra le prix de l’artiste à suivre aux AIM Independent Music Awards en 2019 pour Super Sad Generation et Sophie, ses deux EP sortis successivement la même année.
Fervente lectrice, Arlo Parks tire son inspiration de poètes et poétesses tels que Allen Ginsberg, Jim Morrison, Sylvia Plat ou encore Nayyirah Waheed. En découlent des textes auxquels elle mêle une palette musicale allant de Chet Baker, à Fela Kuti et Otis Redding, en passant par King Krule et David Bowie. La chanteuse exploite l’esthétique queer de ce dernier dans les thématiques de son récent single Eugene (2020). Réalisé par le rappeur et superstar britannique Loyle Carner, le clip dépeint une relation dont les frontières entre amour et amitié se brouillent. Arlo Parks y explore sa bisexualité et la recherche du plaisir dans une instrumentation lo-fi contemplative.
Arlo Parks est en concert ce soir à la Boule Noire à Paris, et le 24 mars au festival du Printemps de Bourges.