À 26 ans, le rappeur NF compte trois déjà albums à son actif et embrase la sphère hip-hop. Nathan John Feuerstein a choisi ses initiales pour pseudonyme. Enfant, le rappeur fait ses armes avec une machine à karaoké en téléchargeant les versions instrumentales de ses morceaux favoris. “J’écrivais des raps, j’étais vraiment mauvais, mais je sentais que ça me libérait et que j’étais vraiment passionné.” Souvent comparé à Eminem, qui compte parmi ses idoles, NF évoque aussi Slim Shady, dont le flow est proche du sien et qui possède la même présence scénique prodigieuse. Trois ans après le début de sa carrière en 2015 (album Mansion), son dernier opus Perception a atteint le sommet du Top 200 Billboard US. Réfugié sous sa capuche, le natif du Michigan révèle un univers violent et un rap qui prend rapidement la tournure d’une confession : tandis qu'il est battu par son beau-père, sa mère disparaît, emportée par une overdose. Ces traumatismes ne l’abandonneront jamais, autant de stigmates qui façonnent ses textes et structurent ses mélodies.
NF - Therapy Session
Dès son émergence, le hip-hop s’est imprégné de la culture religieuse de certains activistes. Une vingtaine d’années plus tard, les labels de rap chrétiens germaient un peu partout aux Etats-Unis. Ce “gospel hip hop“ se caractérise avant tout par son message et la foi qui subsiste dans les textes des artistes, rarement en filigrane. Popularité oblige, NF se fait, à ses dépens, le porte-étendard du rap chrétien contemporain : “Je ne me méprends pas sur qui m’a donné ce don. Dieu m’a donné ce don, il m’a donné la capacité de faire ça. Et il me l’a aussi donné comme un exutoire. Et c’est ce qu’est la musique pour moi”, raconte le musicien dans l’outro du titre Therapy session. À mi-chemin entre la musicalité d’un Eminem et l’attitude d’un Mackelmore, NF exploite sa face obscure. Barricadé dans ses pénibles souvenirs, le rappeur délivre une énergie salvatrice qui s’étend de son attitude électrique à la vitalité de ses rimes.
NF - Outcast