Damn, Christine est de retour et elle ne fait pas les choses à moitié. Elle annonce son nouvel album pour le 21 septembre prochain et elle sera en tournée internationale (Etats-Unis, Allemagne, Angleterre, Canada) à la fin de l'année et elle apparaît, métamorphosée sur nouveau morceau qu'elle a produit et qui devrait surprendre les fans de la première heure. Même si la “chaleur humaine” (titre de son premier album sorti en 2014 qui l'a érigé au sommet de la pop française) est toujours au rendez-vous.
Un nouveau single éroticofunk
Ce nouveau single “Damn, dis-moi”, qui dans sa version anglaise devient “Girlfriend” est une ode torride à une petite amie qui évoque frontalement le désir et la masturbation. “J’te veux/Damn dis-moi comment mieux/(Toucher)” y chante l'auteur compositrice. Musicalement, on va aussi du côté du très sexuel et musclé, avec un hommage dansant aux sonorités G-funk.
Le G-funk (ou gangsta funk) c'est ce hip-hop issu de la côte Ouest des États-Unis (West Coast) qu'on écoute dans une grosse bagnole (un Lowrider) et dont Dr. Dre, Tupac, Snoop, Warren G sont les meilleurs représentants. Une musique gorgée de soleil californien, de samples de funk 70's-80s et de synthés que Christine and the Queens s'approprie et détourne de sa connotation “bitch/beach” avec un featuring énergique de l'un de ses fleurons actuels, Dâm-Funk. On a croisé le producteur notamment sur un superbe morceau avec Ariel Pink, “Baby”.
Entre Gainsbarre et Prince
Quelque part entre Blood Orange et Prince, Michael Jackson, Héloïse Letissier (de son vrai nom) atteint aussi le poing G des auditeurs en dégageant "une forme d’assurance macho
provocante et exaltante”. Dans un texte dévoilé par sa maison de disque, Because, c'est de renaissance dont elle parle. "Voici l’acte de naissance de Chris : plus ancrée, plus fière, plus drôle, et sacrément horny. C’est aussi le résultat explosif d’une macération de références plus agressives, dans lesquelles j’ai trouvé de la force pour raconter l’exaspération qui était la mienne : le G-funk (...) et la période Gainsbarre (le suintement sexuel, le mal de vivre). Mais Chris c’est une nouvelle stratégie de survie, et j’ai bien observé : les lions et les cadors ondulent de la hanche quand ils avancent. Ils ont la chemise ouverte jusqu’en bas. La naissance du muscle luit au soleil, la bouche est offerte dans la chaleur de l’été. Leur puissance est aussi la mienne. Leur violence, je vais l’apprendre pour la déconstruire.”
Vagues de chaleur
Dans un autre communiqué, Chris dit avoir voulu s'insurger contre "la culture machiste et les hommes machos (...) Je suis devenue obsédée par cette idée de l'homme macho, tout en restant une femme. Qu'est-ce que cela signifie si je suis ce personnage, et que je suis une femme? Est-ce que ça fait de moi une aberration? Est-ce que c'est joyeux? " Joyeux, à coup sûr. Et même jouissif. Christine and The Queens qui a transformé son identité en ne gardant que les cinq premières lettres de son nom de scène, "Chris” revient aussi avec une toute nouvelle image. Coupe tomboy, regard perçant, moue boudeuse et suave, marcel noir pour une esthétique badass rappelant un remake moderne et féminin de Querelle, l'adaptation de Jean Genet par Fassbinder. Son nouvel album attendu pour septembre et son concert à Bercy le 18 décembre prochain devrait faire pas mal de vagues.