Du sous-sol de Crown Heights, un quartier de Brooklyn, aux scènes internationales les plus prestigieuses, Phony Ppl, quintette soul de New York, mène sa barque lentement, mais sûrement. Et il y a fort à parier qu’elle atteigne la plupart des oreilles françaises très prochainement. Composé de cinq musiciens basé à New York, le groupe injecte du funk, de la soul, du jazz et même du rock à sa palette résolument hip-hop. Mō'zā-ik, deuxième album de Phony Ppl sorti en octobre dernier, est issu de ce patchwork multicolore et porte bien son nom. Il succède à Yesterday's Tomorrow (2015) déjà une avalanche de genres musicaux issue des jam sessions que les membres du groupe organisent depuis 2008.
Le charme désinvolte et la passion pour le vintage de Phony Ppl rappellent forcément le quintet néo-soul The Internet, qui se produira notamment sur la scène du Bataclan en mars prochain. Ils sont aussi avec Joey Bada$$, le groupe Flatbush Zombies et le collectif Pro Era, les pionniers de la Beast Coast : un mouvement lancé en 2012 par de jeunes rappeurs de Brooklyn qui cherchent à conserver l’esprit des années 90. Baggys XXL, casquettes à visière plate et forte consommation de cannabis… ils étaient neuf au départ, mais ne sont désormais plus que cinq : Elbee Thrie à la voix, Elijah Rawk à la guitare, Matt “Maffyuu” Byas à la batterie, Aja Grant au clavier et Bari Bass à la basse. Dans leur clip Way Too Far, réalisé par Joe Weil qui collabore avec Kendrick Lamar, Puff Daddy ou The Internet justement, ces rêveurs nous offrent déjà un bon aperçu de leur univers.
Phony Ppl - “Way Too Far”
Phony Ppl – “Why I Love The Moon”