#THELOCKDOWNORCHESTRA - Prequell 'Part I'
Un orchestre philharmonique exclusivement digital dont chaque musicien s’enregistre chez lui, avec sa webcam ou son smartphone? Il y a encore quelques mois, l’idée aurait semblé bien saugrenue. Elle est pourtant venue à l’esprit du musicien et compositeur Prequell — Thomas Roussel, de son vrai nom – pendant le confinement. Alors que depuis mars ont fleuri les live Instagram, les visioconférences enregistrées sur Zoom ou sur Skype et autres sessions acoustiques filmées par les artistes dans l’intimité de leur chambre à coucher, le Français a eu l’idée d’optimiser ce contexte difficile pour en extraire une création musicale surprenante, rassemblant 200 musiciens des orchestres du monde entier n’ayant pour beaucoup jamais eu l’occasion de se rencontrer ni de jouer ensemble.
Issus de Paris, Doha ou Londres à Mexico et Pékin en passant par Genève et Las Vegas, les 22 orchestres sollicités par Prequell composent donc, sous sa houlette, un nouvel ensemble baptisé #THELOCKDOWNORCHESTRA : “un orchestre digital, ouvert, sans frontières et mondial”, selon son initiateur. Parmi eux, on retrouve quelques solistes célèbres tels que le maître du erhu Guo Gan, les sœurs violoniste et violoncelliste Camille et Julie Berthollet ou encore Michel Deneuve, virtuose du Cristal Baschet – cet instrument aux airs de xylophone contemporain. Chacun des participants s’est vu envoyer une partition de “Part I”, l’un des titres du premier album The Future Comes Before de Prequell sorti il y a trois ans, puis a enregistré sa partie avec son téléphone. Tous les enregistrements sonores ont ensuite été mixés par l’artiste français, tandis que les vidéos ont été rassemblées dans un montage dynamique permettant d’apprécier la multitude de musiciens impliqués.
Dévoilé sur Youtube il y a deux semaines, le premier extrait du Lockdown Orchestra de Prequell est tout à fait prometteur et témoigne du véritable respect pour la musique classique de Thomas Roussel, qui confiait déjà à Numéro il y a quelques années sa passion touche-à-tout pour les instruments : “Au Conservatoire, j'étais boulimique : je participais à toutes les classes d'orchestration, de direction, de violon, de piano, d’orgue”. À ce titre, son premier album, dont l’extrait est réinterprété ici, se présentait d’ailleurs comme un véritable condensé organique ouvrant la configuration orchestre à des genres aussi contemporains que l’électro, le R’n’B ou le rock. Aujourd’hui, cette initiative reflète aussi bien un élan de solidarité envers les musiciens et artistes du monde entier qu’elle exprime le pouvoir fédérateur de la musique. Un pouvoir qui transcende les frontières et les écrans pour nous toucher au plus profond de nous-mêmes.