Nouvelle sensation du R’n’B espagnol, la jeune Aleesha Rose présentait sa première mixtape, 19 : 19, à l’occasion du Sonar festival de Barcelone, il y a quelques jours. Et on peut dire qu’elle a enflammé la scène. Née en 1999 à Ibiza, la chanteuse rejoint rapidement Barcelone et produit quelques titres chez elle en compagnie de sa sœur, sous le pseudonyme Baby Uzi. Repérée sur YouTube, elle enregistre ses premiers morceaux officiels jusqu’à séduire Desigual qui en a fait sa nouvelle égérie: le label espagnol l’a invitée à Art Basel Miami en décembre dernier pour tourner un clip survolté en à peine 72 heures. Si Aleesha Rose oscille sans cesse entre tomboy explosif et croqueuse d’hommes, elle incarne dans cette vidéo toutes les valeurs de la maison multicolore et célèbre la culture de la différence.
Aleesha- 19:19 - Le film
Numéro : Votre nouvelle mixtape s’intitule 19 : 19, que signifie cette étrange combinaison ?
[Elle montre immédiatement son bras, une inscription identique y est tatouée.]
Aleesha : Il y a un an, je travaillais encore dans une des boutiques de l’aéroport d’Ibiza, j’étais vraiment au fond du trou, totalement déprimée. Et puis je me suis dit qu'être pessimiste ne me mènerait nulle part. C’est alors que j’ai commencé à voir l’horaire “19 :19” sur tous les panneaux d’affichage de l’aéroport. Cela m’a soudainement rappelé ce que l'on m’avait expliqué il y a de nombreuses années à propos de l’heure miroir, “11:11”, un signe très célèbre chez les superstitieux. La marque d’un éveil personnel, une sorte de connexion à l’univers, un véritable appel du destin… Après cela, chaque fois que “19 : 19” s'affichait sur la grande horloge surplombant la triste boutique que j’occupais, je devenais ultra positive. Puis j’ai démissionné. Le 19 est donc définitivement mon chiffre porte-bonheur, j’ai commencé ma carrière à l’âge de 19 ans, et je sors ma première mixtape en 2019.
À 20 ans, la musique est le domaine dans lequel vous excellez, qu’est-ce qui vous y a guidé si rapidement ?
À vrai dire, c’est la rencontre entre différents éléments. Ma mère reste le principal. À la maison, dans la voiture, il n’y avait pas un moment sans musique. Petite fille j’adorais déjà la rejoindre dans la cuisine pour danser lorsqu’elle préparait le diner. On chantait ensemble et j’ai commencé à retenir les paroles des morceaux que nous écoutions en boucle.
C’était à Ibiza ?
Oui, grandir sur cette île est quelque chose à part, l’atmosphère et la culture y sont particulières, il y a une véritable émulsion artistique là-bas. Avec ma mère et ma sœur, on partait camper le week-end sur la plage, et la nuit tout le monde se réunissait, dansant le flamenco, jouant de la guitare, chantant en cœur les chansons populaires…
Whitney Houston - Saving All My Love For You
Vous souvenez-vous de la première chanson que vous avez chanté sérieusement ? Celle qui vous a marqué davantage que les autres ?
Oui je m’en souviens parfaitement c’est Saving All my Love For You de Whitney Houston. Je suis définitivement sa plus grande fan, ma mère écoutait toujours Whitney et c’est une artiste que j’admire énormément. En plus d’être le morceau qui m’a le plus inspiré, c’est la premier dont je me rappelle avoir appris entièrement les paroles. Je me souviens d'ailleurs d’un week-end au camping avec ma famille, j’ai pris une douche à l’exterieur et j’ai entonné cette chanson que je connaissais alors par cœur. [Elle chante et tient la note aigüe du refrain]. Lorsque j’ai arrêté de chanter, j’ai entendu une tonne de gens applaudir devant les douches. Donc oui, Saving All my Love For You est vraiment le morceau qui a fait de la musique ma passion, et de ma première salle de concert une cabine de douche à ciel ouvert. [Rires]
Vos concerts sont des véritables performances, accompagnée de danseuses vous mettez la scène en feu et faites danser tout le public, d’où tenez-vous cela ?
J’ai toujours rêvé de devenir danseuse. Je n’ai pris qu’un seul cours de danse dans ma vie, c’était à Ibiza. Le professeur était beaucoup trop strict et moi bien trop dispersée donc je n’y suis jamais retournée.
Vous venez tout juste de commencer, mais si vous pouviez vous projeter, où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Hmm… j’espère que je serai en tournée, que je remplirai des stades immenses. Je souhaite être heureuse et avoir du succès. Par-dessus tout, je veux que ma musique demeure de la bonne musique et être satisfaite de mon travail. C’est le plus important pour moi. Je souhaite sortir un album au format CD. Quand j’étais petite je faisais mes propres pochettes d’album en assemblant des photos. Il n’y avait rien dedans et pourtant j’essayais de les vendre en expliquant à tout le monde que c’était mon nouvel album, j’avais à peine six ans. [Rires]
Y-aurait-il des collaborations sur cet album au format CD ?
J’aime tellement d’artistes, c’est compliqué, Rihanna en premier lieu, mais aussi la chanteuse espagnole Rosalía, le chanteur R’n’B Khalid ou encore Demi Lovato dont je suis fan depuis toute petite. La collaboration qui me fait le plus rêver est avec Whitney Houston bien sûr.
Cela semble complexe…
On ne sait jamais, il existe peut-être des enregistrements non dévoilés perdus quelque part. Et un jour je les achèterai et ferai mon propre morceau en collaboration avec Whitney Houston [Rires]
Et après cette collaboration de folie avec Whitney Houston, sur quelle grande scène rêveriez-vous de chanter ?
Au Rolling Loud, un festival à Miami où je me suis rendue cette année, c’était complètement fou. Mal organisé… mais la programmation était dingue. Puis si j’avais dit Coachella on m’aurait vraiment taclée.