Cette année encore, l’art refuse de se confiner dans les musées des plus grandes métropoles et invite à l’excursion.Tandis que la Toscane disperse des œuvres dans ses domaines viticoles dans le cadre de son Art of the Treasure Hunt, la Provence, elle, suit le même chemin et exhibe l'art dans des zones autrefois réservées au bitume. Situé entre la ville historique d'Aix-En-Provence et le parc national du Luberon, le domaine du Château La Coste combine harmonieusement vignoble, art et architecture. Ouvert au public depuis 2011, il accueille des œuvres contemporaines, aussi bien dans ses galeries que dans son immense espace extérieur. À partir du 26 août, le domaine exposera les œuvres de trois artistes internationaux – le peintre américain Cy Twombly, l’Irlandais Guggi et Thomas Dozol – dans son nouvel espace d’exposition, La Bastide, maison d'origine de la propriété datant de 1682.
Un parapluie à effet métallique, un studio de peintre en bazar, des gros plans de bâtiments anciens, la houle sur les côtes italiennes… les Polaroid de l'Américain Cy Twombly saisissent la pureté des espaces intimes, des paysages vastes au calme olympien et des sujets naturels. Exposée en association avec la Fondazione Nicola Del Roscio et la Gagosian Gallery, sa série Photographs comprend une trentaine de photographies prises entre 1985 et 2008. Imprimés sur papier mat, les Polaroid provoquent des distorsions subtiles qui tendent vers la dimension intemporelle de ses peintures et sculptures aux allusions historiques et littéraires.
Thomas Dozol, ARI, 2008 © Thomas Dozol
Semblables à des collages, les portraits du Français Thomas Dozol combinent trois corps distincts: sa première série photographique I'll Be Your Mirror; sa première incursion dans la sérigraphie sur papier I Like You Better With Static Noise; et son œuvre la plus récente qui superpose la photographie et la sérigraphie sur des toiles de grand format, Memory Played Me Like A Violin. Chaque série utilise une matérialité particulière et Thomas Dozol aborde ainsi différentes stratégies d'approche sur la relation entre l'artiste et le modèle. Créés au cours d'une décennie entre 2008 et 2018, les portraits ont tous été capturés à l'aide de la même caméra Hasselblad.
Guggi, Broken 12, 2018 © Guggi. Courtesy Kerlin Gallery
La série Broken de l'artiste dublinois Guggi (membre fondateur du groupe Virgin Prunes, connu pour ses performances dans le métro européen) se compose de nouvelles sculptures et d'œuvres sur papier. Elle explore la représentation d'objets usuels courants. En collaboration avec la galerie Kerlin et la galerie Yoshii, l'exposition met l'accent sur la répétition des motifs et l'abstraction des formes : on y retrouve une abondance de bols et de cruches dessinés en traits de crayon sur un papier avoisinant le parchemin, ainsi que des sculptures de récipients (bronze, fibre de verre, résine, peinture à l'huile) dont les formes simples et curvilignes leur confèrent une qualité presque méditative. La série créé d'ailleurs un lien avec l'espace extérieur du Château La Coste, qui abrite depuis 2009 Calix Meus Inebrians, un sculpture en bronze de Guggi.
Cy Twombly, 2002, “Untitled”. © Fondazione Nicola Del Roscio. Courtesy archives Fondazione Nicola Del Roscio.