Un nouveau langage visuel
Collage ou aérographe, Ida Ekblad s’exprime avec vigueur : “Je peux me trouver en haut d'une montagne de déchets et y voir 60 nuances de verts – des verts métalliques et rouillés, des verts profonds ou bien d'autres qui tirent vers le bleu”, confie-t-elle. Dans la lignée des situationnistes, elle déambule dans la ville à la recherche de matériaux, regard vers le sol prospère et les murs emplis de graffitis. Peinture, sculpture, cinéma ou performances, Ida Ekblad est avant tout poète. Son langage visuel prend appui sur une poésie expérimentale qui considère le lyrisme en tant qu’objet sensible, indépendamment du sens. De ce lyrisme émergent des œuvres qui s’inspirent de l’expressionisme abstrait mais aussi d’une culture underground mêlant musique et littérature.
Step Motherfucker
Step Motherfucker est la seconde exposition en France d’Ida Ekblad. La galerie berlinoise Max Hetzler présente les nouvelles œuvres d’une artiste libre. Ida Ekblad vit et travaille à Oslo mais multiplie les voyages au gré des expositions, délaissant sa Scandinavie pour New York, la Biennale de Venise avec l’exposition University of Disaster ou le Palais de Tokyo à Paris. Ses travaux ne sont pas sans rappeler ceux de Kurt Schwitters, incarnation de l’esprit dada, qui substituait aux matériaux nobles des détritus issus des décharges publiques. Autre référence flagrante, celle à Robert Rauschenberg et ses « combine painting », audacieuses hybridations des formes, transformations des textures et des surfaces. Il était partisan d’un art total. Avec Step Motherfucker, l’artiste contemporaine Ida Ekblad dévoile des œuvres dont les formes et les couleurs mélangent traditions et culture pop.
Step Motherfucker
Paris: 57, rue du Temple, du 2 Septembre au 7 octobre 2017