1.Un jeune cinéaste ultra talentueux
Né le 3 octobre 1967 à Gentilly (Canada), Denis Villeneuve se promet un avenir mêlant sciences et cinéma. Cette ambition détermine ses études. L’année 1998 sera son premier crash-test, Un 32 août sur Terre présenté à Cannes dans la section Un certain regard est son premier long-métrage. Il réitère l’expérience deux ans plus tard avec Maelström qui révélera Marie-Josée Croze (Le Scaphandre et le Papillon) et raflera une dizaine de prix aux festivals de Sundance et de Toronto. En 2008, l’orgie gastronomique absurde qu’il filme dans Next Floor parachève sa formation, Prix du meilleur court-métrage à la Semaine de la critique cannoise, Denis Villeneuve peut rêver plus grand, il pénètre dans la cour des réalisateurs confirmés auxquels les producteurs crieront “banco”. Suivront, à un rythme effréné, Incendies (2011), drame familial tiré de la pièce de Wajdi Mouawad, Prisoners (2013) mené Hugh Jackman, Enemy (2014), puis Sicario (2015) sombre virée au cœur du cartel de Juárez. Denis Villeneuve révèle ainsi son goût pour l’adaptation mais aussi sa loyauté envers les acteurs qu’il affectionne, à l’image de Jake Gyllenhaal, qu’il fera jouer à deux reprises (Enemy et Prisoners). Loin de s’engluer dans le genre thriller, il s’essaye à la science-fiction.
Denis Villeneuve peut rêver plus grand, il pénètre dans la cour des réalisateurs confirmés auxquels les producteurs crieront “banco”.
2. Le nouveau génie de la SF
Denis Villeneuve plonge dans la science-fiction avec Premier Contact, échappé du roman de Ted Chiang et inspiré du célèbre long-métrage de Spielberg Rencontres du troisième type. “Je rêvais de réaliser un film de science-fiction depuis l’âge de 10 ans. C’est un genre extrêmement fort qui nous tend des outils permettant d’explorer notre réalité de manière très dynamique”, confie le réalisateur. Les films de Villeneuve brillent par leur réalisme et leur portée sociophilosophique. Pour garantir la précision des détails scientifiques, il s’entoure, dans Premier Contact, de consultants tels que Stephen et Christopher Wolfram, spécialistes des particules et des automates cellulaires. Si la transposition des œuvres littéraires sur grand écran pourrait lui être reprochée, il s’avère que le cinéaste n’a de cesse de sublimer ces dernières, du casting aux décors en passant par les bandes originales incroyables de son compositeur attitré Johann Johannsson. Le talent de Villeneuve réside surtout dans sa capacité à exploiter une lenteur “nécessaire”. Un développement de la psychologie des protagonistes par le silence...
“Je rêvais de réaliser un film de science-fiction depuis l’âge de 10 ans.”
3. Blade Runner 2049
Cette année, Denis Villeneuve est à l’origine du blockbuster Blade Runner 2049, issu de l’esprit incroyable du romancier Philip K. Dick. Loin du remake, le film est le digne successeur de l’œuvre emblématique de Ridley Scott, un second opus pop dont le scénario est l’œuvre de Hampton Fancher, déjà auteur de l’original. Véritable extension du Blade Runner de 1982, Villeuneuve justifie son choix: “J’ai toujours été attiré par les films de science-fiction ayant une signature visuelle qui vous entraîne dans un monde parallèle unique, Ridley Scott a eu l’idée géniale de mêler SF et film noir afin de créer cette exploration unique de la condition humaine.” Aux côtés de Ryan Gosling : Harisson Ford, Robin Wright et Jared Leto, dont le rôle était promis à l’origine au regretté Bowie. D’ici 2019, Denis Villeneuve compte poursuivre son odyssée spatiale avec une nouvelle adaptation, celle de Dune, roman de Frank Herbert mis en images par David Lynch en 1984.