Jeunesse, raves, musique underground, drogues… Le Second Summer of Love a marqué le soulèvement d'une jeunesse britannique oppressée en manque de liberté lors de l'été 1988. Pour célébrer ses trente ans, Gucci et Frieze se sont associés pour décortiquer ce mouvement insurrectionnel et euphorique qui a suivi la montée de la musique électronique underground et l'explosion des raves (ces soirées dans des lieux abandonnés à la gloire de la musique dite répétitive et des drogues récréatives) au Royaume-Uni puis dans toute l'Europe.
Un premier partenariat entre la maison italienne et le magazine britannique d'art contemporain avait fait naître Into a Space of Love : un documentaire signé Wu Tsang, explorant l’histoire et l’héritage de la house music new-yorkaise sous l'angle de la communauté queer – principalement noire et latine – alors en pleine lutte pour ses droits et libertés. Aujourd'hui, les deux partenaires dévoilent la deuxième partie de leur série avec deux nouveaux films : Everybody in The Place : An Incomplete History of Britain 1984-1992 de Jeremy Deller et Distant Planet : The Six Chapters of Simona de Josh Blaaberg.
Teaser du documentaire de Wu Tsang, “Into a Space of Love”.
Lauréat du prix Turner en 2004, le Londonien Jeremy Deller s'intéresse au contexte social, culturel et politique du Second Summer of Love dans son film Everybody in The Place : An Incomplete History of Britain 1984-1992. Entre images d'archive des années 80 et séquences de lui rejoignant un cours de politique actuel, le vidéaste conceptuel retrace les origines du mouvement et de la culture rave depuis le tumulte causé par le gouvernement de Margaret Thatcher. Plongée au cœur d'un pays alors bigarré, la jeunesse britannique se cherche une identité et se voit portée par un esprit de contre-culture unificatrice en réponse au répressions politiques – en parallèle avec l'arrivée de la musique électronique underground et de la drogue au Royaume-Uni.
Dans le film du plasticien et cinéaste Josh Blaaberg, Distant Planet : The Six Chapters of Simona, les modes cinématographiques de la fiction, de l'archive et de l'entrevue sont confondus pour explorer le lien intrinsèque entre la réalité et le désir. Les sujets sont les artistes les plus décriés de la scène italo-disco, dont les parcours ont été relégués aux notes de bas de page de l'histoire de la musique électronique underground. Entre les émeutes causés par l'essor des DJ de ce courant, Josh Blaaberg dissèque l'impact durable des genres musicaux underground sur la culture de la jeunesse d'aujourd'hui : depuis la démocratisation des raves et de la musique associée, en passant par l'adoption de la culture house et techno du nord-est des États-Unis.
Les deux films seront projetés au Gucci Wooster à New York jusqu'au 20 juillet, puis au Frieze London en octobre. Ils seront accompagnés de quatre préludes d'une durée d'une minute, réalisés par Adam Csoka Keller et Evelyn Benčičová.