Azzedine Alaïa sculptait le corps de la femme comme nul autre, en véritable maestro de l'élégance et de la pureté des formes. Farida Khelfa, immortalisée à ses côtés dans des photomontages iconiques de Jean-Paul Goude… Naomi Campbell et Grace Jones, égéries absolues… Au-delà de simples modèles, les muses d’Azzedine Alaïa constituaient autour de lui une famille, un clan d’amies, qui le retrouvaient fréquemment pour partager avec lui un repas dans son atelier, où il passait ses jours et ses nuits. Naomi qui très souvent parlait amoureusement de sa collection de robes Alaïa, comme d’un trésor qu’elle conserve et chérit, et qui l'appelait très affectueusement “papa”.
Grand couturier virtuose de la coupe, c’est par le biais de l’art, et plus particulièrement de la sculpture qu’il étudie aux Beaux-Arts de Tunis, qu’Azzedine Alaïa appréhende directement le travail en trois dimensions autour du corps, qui deviendra sa signature. C’est en 1981 qu’Azzedine crée sa propre maison à Paris. Sa rencontre avec l’air du temps produit des étincelles. Il bouleverse la mode dans un grand tourbillon comme Christian Dior avant lui.
Puissante mais toujours libre de ses mouvements, la femme Alaïa est depuis toujours une amazone pleine d’assurance, mais aussi pleine d’esprit et d’humour. Annonçant l'ère du body conscious, ses créations font immédiatement l'effet d'une seconde peau à l'instar de ses cuirs ou ses peaux exotiques qu’il parvient à dompter à la perfection.
Esprit libre et indépendant, réticent à suivre le rythme imposé par les collections, il se retire même du calendrier du prêt-à-porter, et décide de présenter ses défilés en très petit comité, dans son magnifique atelier du Marais. Ses modèles demeuront éternellement gravés dans les mémoires.
Merci Azzedine, tu nous manques déjà. We all love you.
Babeth
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