À 25 ans seulement, la jeune Britannique Cara Delevingne compte déjà plus de dix ans de carrière, quelque 140 défilés pour les plus grandes maisons de mode et onze films à son actif. Née à Londres, cette fille d’une personal shopper pour les grands magasins Selfridges et d’un promoteur immobilier issu de l’aristocratie, est repérée à l’âge de 15 ans par Sarah Doukas, fondatrice de l’agence Storm, célèbre notamment pour avoir découvert Kate Moss en 1988.
Avec son air mutin, son allure altière et ses sourcils épais, la it-girl séduit rapidement les grandes maisons et les magazines de mode… Parallèlement, la jeune Britannique s’affirme peu à peu comme l’une des leaders d’une nouvelle génération de top models qui utilisent intelligemment les réseaux sociaux, et plus particulièrement Instagram, pour prendre le contrôle de leur propre image. Avec ses 41 millions de followers, la voix de Cara Delevingne porte : à l’instar de la mannequin et activiste Adwoa Aboah, la jeune femme utilise sa notoriété pour transmettre un message de respect et de tolérance. Profitant de cet accès direct au grand public, elle excelle aussi à mettre en scène son quotidien avec humour, démontrant une vraie capacité d’autodérision, qui laisse deviner un talent d’actrice-née. Un talent qui ne passera pas inaperçu : le monde du cinéma la sollicite dès 2012, et, en l’espace de cinq ans, on l’aperçoit dans Anna Karenine aux côtés de Keira Knightley, dans la superproduction Suicide Squad ou dans le dernier Luc Besson, Valérian et la Cité des mille planètes. L’année dernière, elle ajoute deux nouvelles cordes à son arc avec une première chanson pour la bande-son de Valérian, et un premier roman, Mirror, Mirror. Également devenue le nouveau visage de la ligne de soins antirides Dior Capture Youth, Cara Delevingne se confie à Numéro sur son parcours sans faute.
Numéro : Après avoir été mannequin et égérie pour les plus grandes maisons, on vous a également découverte actrice, notamment dans les films Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson, chanteuse avec le titre I Feel Everything et auteure avec le livre Mirror, Mirror. Comment vous est venu cet attrait pour toutes ces disciplines ?
Cara Delevingne : J’ai toujours eu une passion pour les arts, donc cette transition était, je pense, inévitable. J’adore me fondre dans des personnages quand j’interprète des rôles au cinéma et j’éprouve le même plaisir à en créer lorsque j’écris. À travers cette diversité de disciplines, je peux exprimer toute ma créativité et laisser parler mon imagination.
“L’année à venir pourrait se révéler riche en surprises...”
Quand on regarde votre filmographie, on est frappé par la diversité des rôles et des films que vous choisissez. Il y a, par exemple, le drame en costume Anna Karenine, les films d’action comme Suicide Squad ou Valérian et la Cité des mille planètes, et encore le drame Tulip Fever avec Alicia Vikander. Comment les choisissez-vous ?
Effectivement, je choisis des films très différents, car j’aime entrer dans la peau de personnages qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, mais finalement, je suis à chaque fois attirée par des rôles de femmes fortes et audacieuses. Dans mon premier roman, en revanche, les personnages dont j’ai écrit les parcours sont des adolescents. Je voulais explorer la question difficile de l’acceptation de soi, qui est capitale dans cette période de transition que nous avons tous connue. L’adolescence est un moment où l’on évolue, où l’on apprend à se connaître et où l’on se construit. Pour écrire ce livre, je me suis beaucoup inspirée de ma propre vie : je me suis ainsi repenchée sur des questions que j’abordais moi-même dans mon journal intime lorsque j’étais plus jeune.
En octobre, vous avez accepté de devenir le visage de la ligne de soins Capture Youth de Christian Dior Parfums, comment vivezvous cette expérience ?
Je suis très fière de devenir ambassadrice de la maison Dior, car à mes yeux cela signifie rejoindre un groupe de femmes connues pour leur choix créatifs audacieux. Je pense aussi bien à Natalie Portman ou à Charlize Theron qu’à Jennifer Lawrence, qui sont d’ailleurs toutes des actrices oscarisées ayant une carrière exemplaire.
Pourriez-vous nous décrire votre routine beauté ?
Ma routine beauté dépend surtout de ce que je fais durant ma journée. Par exemple, quand je suis en shooting photo, le choix revient au make-up artist et à la direction artistique. Quand je suis en promotion pour des films ou lorsque je participe à des événements, je choisis mes beauty looks avec mon maquilleur professionnel. Je pense que le maquillage est un moyen idéal pour révéler ma personnalité. J’aime vraiment faire des choix audacieux, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle, et j’aime m’impliquer dans la création avec les maquilleurs avec qui je travaille. Lors de ma dernière tournée presse, mon équipe et moi-même réfléchissions à mes looks bien en amont, même si, finalement, je les laisse s’exprimer. Les looks que nous avons créés ensemble étaient très forts.
Vous défendez l’acceptation des différentes formes de beauté et de sexualité dans vos interviews et sur Gurls Talk, la plateforme créée par votre amie, la mannequin et activiste Adwoa Aboah. Pourquoi ce combat est-il important pour vous ?
Je pense que la société essaye souvent de mettre les gens dans des cases, et en fait il faudrait plus souvent expliquer que l’individualité et la singularité, qu’elles soient sexuelles ou physiques, sont magnifiques. Dans mes interviews ou même dans les rôles que je choisis, j’essaye toujours de véhiculer ce message de confiance en soi. J’essaie de prôner la tolérance envers les uns et les autres.
Quels sont vos projets professionnels pour l’année à venir ?
En ce moment, je travaille sur une série fantastique sur fond d’enquête policière produite par Amazon, Carnival Row. Je joue le rôle d’une fée qui disparaît. Orlando Bloom joue celui d’un inspecteur qui décide de chercher les causes de sa disparation. En parallèle, j’écris et je crée constamment… donc l’année à venir pourrait se révéler riche en surprises.