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09 “Femmes fatales” : comment les créatrices ont pris le pouvoir

“Femmes fatales” : comment les créatrices ont pris le pouvoir

MODE

Jamais les femmes n’ont été si nombreuses à la tête de maisons de couture. Pour la première fois, le Gemeentemuseum Den Haag les met exclusivement à l’honneur à travers une rétrospective intitulée “Femmes fatales – Strong Women in Fashion”.

Le monde de la mode autrefois marqué par la domination masculine (à l’image de Paul Poiret qui qualifiait la créatrice Gabrielle Chanel, de “petite couturière”) voit apparaître de plus en plus de maisons dirigées par des pionnières comme Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet ou Coco Chanel. L’exposition, à découvrir jusqu’au 24 mars, s’interroge sur les influences, les visions et l’héritage de ces figures fascinantes et combatives.

 

1. Des années 60 à nos jours, les pionnières deviennent des designers visionnaires…

 

L’émergence de Mary Quant (créatrice qui a donné naissance à la minijupe), Sonia Rykiel (à qui on doit les premiers joggings en velours, les messages inscrits ainsi que les coutures à l’envers, l’absence d’ourlets et de doublures, mais aussi la maille près du corps) instaure une nouvelle mode aussi confortable que féminine. Les années 70-80 ont vu apparaître des créatrices telles que Diane von Furstenberg (qui a conçu la robe-portefeuille considérée à l’époque comme révolutionnaire) mais aussi Rei Kawakubo qui a débarqué à Paris avec sa marque “Comme des Garçons”. Vivienne Westwood, quant à elle, n’a pas hésité à défendre des causes politiques et environnementales. On se souvient également des tee-shirts iconiques et de la philosophie d’entreprise éthique de Katharine Hamnett – la photographie de cette dernière arborant un tee-shirt de protestation tout en serrant la main de Margaret Thatcher est dans toutes les mémoires. Ces femmes qui ont bousculé les codes, à qui nous devons un véritable changement des mœurs, ont véritablement contribué à l’avènement du féminisme. 

 

2. La dynastie des “Boss Ladies”. 

 

Muccia Prada, Clare Waight Keller, Iris van Herpen, Sarah Burton, Stella McCartney, Isabel Marant, Mary Katrantzou… Aujourd’hui leurs héritières sont puissantes et nombreuses. Bien installées dans le monde de la mode, les “boss ladies” n’hésitent plus à faire ouvertement des déclarations politiques. Utilisant la mode comme moyen d’expression, elles sont devenues de véritables porte-parole pour le droit des femmes. Avec sa collection printemps-été 2017 de tee-shirts imprimés du slogan de la militante et écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie : “Nous devrions tous être des féministes”, Maria Grazia Chiuri, (première femme directrice de la création chez Dior en soixante-dix ans d’existence de la maison) utilise la mode comme un véritable terrain d’expression. Un an plus tard, elle met à l’honneur deux femmes d’influence en choisissant un décor inspiré de l’œuvre de Niki de Saint Phalle, et en présentant des marinières sur lesquelles apparaît :  “Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?”, extrait de l’article écrit par l’historienne de l’art Linda Nochlin en 1971. 

 

 

J’ai la responsabilité d’utiliser ma position pour dire quelque chose de pertinent. Maria Grazia Chiuri

 

 

L’élection de Donald Trump pousse la créatrice italienne a prendre position de façon plus virulente encore, tout comme Angela Missoni qui, pour rappel, avait fait sensation en faisant défiler ses mannequins avec un “pussy hat” ; symbole de la Marche des femmes (manifestation contre la politique du président américain.) 

 

 

Femmes fatales – Strong Women in Fashion, jusqu’au 24 mars, Gemeentemuseum de La Haye.

 

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