Elle n'a pas arrêté d'expérimenter visuellement
Au rayon mode et beauté, Björk nous aura tout fait, pour le meilleur et pour le pire (les mauvaises langues diront « et pour le rire »). A chaque disque correspond d'ailleurs un look et une coiffure précises auxquels des clips très recherchés et des photographes aventureux ajoutent encore à sa démence créative. La musicienne fan de la première heure de Martin Margiela, Walter Van Beirendonck et Alexander McQueen, a aussi beaucoup porté de nouveaux créateurs (comme Marjan Pejoski) qu'elle aida ainsi à mettre en lumière telle une bonne fée protectrice des freaks de la fashion. Parfois à la limite du cosplay, elle tente une nouvelle transformation sur Utopia. Elle porte une somptueuse robe d'organza Gucci dans le clip de « The Gate » qui a necessité 550 heures de fabrication et sur la pochette du disque, l’artiste et brodeur James Merry accompagné de la drag queen maquilleuse berlinoise Isshe Hungry l'ont muée en fleur siliconée parsemée de perles. Créature organique, animale ou bionique ? Björk semble encore une fois échapper à l’espèce humaine.
Parfois à la limite du cosplay, elle tente une nouvelle transformation sur Utopia.
La phase punk
Avant de faire partie du groupe Sugarcubes, l'ado fut membre de la formation punk Tappi Tíkarrass de 1981 à 1983, qui avait ajouté au son « no future » des accents funk et jazz. Très agitée sur scène pendant les concerts, Björk l'était aussi dans la vie. Elle vola une piscine pour enfant et mis un oiseau dans sa bouche pour le manger à cette époque, entre autres bêtises de jeune désœuvrée et anti-establishment. En 1984, elle sortait même un livre de poèmes DIY très étrange, illustré de ses propres mains. La jeune fille a aussi fait partie du groupe goth-anar-punk Kukl traduisible par « sorcellerie » en islandais médiéval. Le tatouage qui orne son bras gauche (une sorte de boussole) aux airs de symbole viking vient d'ailleurs d'un livre de magie islandais du 16eme siècle. Il est censé prévenir la folie et la souffrance et empêcher les femmes de devenir des sorcières. Ce qui n'aura pas empêcher la chanteuse de devenir une ensorceleuse professionnelle.
Très agitée sur scène pendant les concerts, Björk l'était aussi dans la vie.
La sexualité sans tabou
Son livre de chevet a longtemps été le plus qu'érotique Histoire de l’œil de George Bataille et elle parle beaucoup de sexualité dans ses interviews, se déclarant tout sauf normcore dans ce domaine là (comme dans les autres). Pour le shooting accompagnant Utopia, on la voit le corps paré de franges bleues et d’ailerons de soie rose arborer un gode ceinture futuriste. Après sa vulve mise en valeur sur l'artwork de Vulnicura, Un message en direction de Lars Von Trier qu'elle a récemment accusé de harcèlement sur le tournage de Dancer In the dark ? Ou un hommage à la chanteuse Peaches et à ses provocations envers le patriarcat ? Celle qui tient la culotte dans le music business a surnommé Utopia son « album tinder » et pense que tout le monde est bisexuel sur cette terre. Elle a déclaré un jour : « Je pense que choisir entre les hommes et les femmes, c'est comme choisir entre le gâteau et la crème glacée. Tu serais débile de ne pas essayer les deux quand il y a tant de saveurs différents. » Bon appétit.
Björk a surnommé Utopia son « album tinder » et pense que tout le monde est bisexuel sur cette Terre.
Elle a refusé une île du gouvernement islandais
La chanteuse a beaucoup fait pour son pays qu'elle a aidé à faire connaître. Conscient de sa participation au rayonnement de l'Islande à l’étranger, le gouvernement a voulu lui offrir une île. Appelée Elliðaey et surnommé « Björk Island », lui a été proposée gracieusement en 2000. Tentée à l'idée de construire une maison sur ce morceau de terre inhabité, l'artiste a finalement décliné la proposition. La tentation d'une île passa après sa volonté farouche de conserver un maximum d'intimité et de liberté.
Björk enregistrait son premier disque à 11 ans.
C'était une enfant star
Justin Bieber peut aller remettre son hoodie. Alors qu'il chantait publiquement son premier morceau à 12 ans, Björk enregistrait son premier disque à 11 ans. Après avoir appris le piano classique et chanté à la radio islandaise, un album éponyme comprenant des reprises (The Beatles, Stevie Wonder, Tina Charles) et des morceaux composés par l'enfant prodige à la flûte la fit remarquer par le grand public.
Ses influences sont aussi originales qu'elle
Pour une jeune femme de son âge, les influences de Björk sont peu banales. Elle cite Stockhausen, Kraftwerk, Brian Eno, Mark Bell et Sir David Attenborough comme ses plus grands héros musicaux. Et elle échange toujours des conseils avec l'énigmatique Aphex Twin qui la conseille notamment au niveau du matériel. Mais ses chansons parviennent pourtant à rester unique, vierges de toute ressemblance avec quelque chose de connu sur notre planète. Quand on passe sa vie à être une défricheuse en matières de sonorités, il faut savoir allier le fond à la forme. Ainsi Björk a ainsi décidé qu'Utopia, sera payable dès sa sortie le 24 novembre en utilisant des crypto-monnaies telles que le Bitcoin, l’Audiocoin, le Litecoin et le Dashcoin.
Elle a des rêves simples
Avec ses tenues, clips et chansons excentriques à l'outrance - on se demande toujours comme elle fera pour aller plus loin que sa robe cygne ? - Björk a des besoins et des désirs simples. Elle vient de déclarer à Dazed And Confused : « Être amoureux, à la campagne, en pleine nature, avec un lac et le ciel. C'est tout. Tu n'as pas besoin de plus ». Vivre d'amour, d'eau fraîche et de chatoyantes robes d'oiseau de paradis couleur soleil ?
Björk – Utopia (One Little Indian/Believe)
Concert unique en France à WE LOVE GREEN
Dimanche 3 Juin 2018 au Bois de Vincennes, Paris 12e