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01 Solange, When I Get Home, Album, Beyoncé

Solange : pourquoi l'album When I Get Home est déjà majeur

MUSIQUE

Loin de n’être que la sœur de Beyoncé, Solange avait déjà frappé fort avec le superbe “A Seat At The Table” (2016). Elle vient récuperer son trône dans la cour des grands du R’n’B avec un nouveau disque rempli de collaborations : “When I Get Home”.

Solange : pourquoi l'album When I Get Home est déjà majeur Solange : pourquoi l'album When I Get Home est déjà majeur

Une artiste majeure

 

Difficile quand on a pour frangine l’une des plus puissantes pop stars de la planète et pour beau-frère un rappeur longtemps au sommet – Jay-Z, qu’elle insultait lors d’un moment épique dans un ascenseur – de tirer son épingle du jeu. Solange a pourtant réussi le pari. A la fois auteure et interprète, elle cultive une imagerie arty et a fondé son propre label, Saint Records. Plus indé et audacieuse que sa sœur, elle revendique aussi son attachement à ses racines noires. Dans l’album A Seat At The Table (2016), elle arborait fièrement des cheveux libres qui n’étaient pas qu’un statement esthétique, mais aussi une façon de magnifier son identité.

 

Les paroles entendues dans le nouveau disque telles que  “Black skin, black braids / Black waves, black days / Black baes, black days / These are black-owned things / Black faith still can't be washed away / Not even in that Florida water” ainsi que le nom de son nouveau site, BlackPlanet, collent parfaitement au mantra de la chanteuse : “Ne fais rien sans intention.” Capable de se produire au Guggenheim ou à Marfa, au Texas, la jeune femme a aussi présenté des installations numériques à la Tate Modern de Londres et au Hammer Museum de L.A. Une artiste totale.

Solange - “Way to the Show”

La confirmation

 

Avec When I Get Home publié sur Saint Records et Columbia Records, Solange aborde encore une fois le thème des origines, à l’image de Beyoncé dans son album Lemonade, manifeste de la “black excellence”. Dans un questionnement quasiment philosophique, elle évoque ce que nous gardons et ce que nous laissons derrière nous. Pour se plonger dans ce retour aux sources et distinguer l’inné de l’acquis, elle s’est rendue à Third Ward, à Houston où elle a grandi avec sa grande sœur. Délicat, sensuel, étrange et innovant, ce nouvel essai aux rythmes roots étend la palette irrésistible de celle qui a écrit, interprété et produit ce bijou. Néo soul, R’n’B, hip-hop et même jazz... les 19 morceaux faussement minimalistes recèlent en fait mille idées et textures par minute qui nécessitent plusieurs écoutes pour comprendre leur pouvoir d’envoutement. La Sade des années 2000.

Solange - “Almeda”

Un casting impressionnant

 

Rares sont les disques de R’n’B actuels à faire l’impasse sur les featurings. Et le jeu consiste souvent à attirer les plus gros noms. Solange a convoqué la crème de la crème en invitant Earl Sweatshirt, Panda Bear, Gucci Mane, Tyler the Creator, Blood Orange, Cassie, Abra, Sampha, Pharrell Williams, Metro Boomin. Chassol, Raphael Saadiq ou Playboi Carti. Mais ce ne sont pas les seuls artistes qui hantent ce disque. Solange a aussi inclu dans ses morceaux des samples de Debbie Allen, du poète Pat Parker, de Phylicia Rashad, originaires de Third Ward. Pour couronner le tout, l’œuvre dantesque est sortie sur le digital à minuit pile. Un moment qui correspond au passage du Black History Month au Women's History Month. Femme forte, inspirée et inspirante, Solange est de celles qui font l’histoire.