Si les dates exactes de la prochaine Biennale de Venise n’ont pas encore été dévoilées, on connaît déjà le nom de l’artiste qui investira le pavillon français : Zineb Sedira. Née à Paris d’origine algérienne, et installée à Londres depuis ses études d’art, cette artiste de 57 ans est traversée par l’histoire, la culture et les conflits qui relient la France et l’Algérie, dont son œuvre se fait l’écho. Entre photographie, vidéo et installation, elle y explore depuis une vingtaine d’années la question de la mémoire, de l’identité – particulièrement féminine –, de la transmission, du racisme et, surtout, du voyage et de la circulation des personnes et des cultures. À cet effet, la mer occupe toujours dans ses œuvres une place centrale, lui évoquant à la fois celle qui sépare Londres et Paris que celle qui sépare Paris et Alger. Jusqu’à dimanche dernier, l’artiste était d’ailleurs à l’honneur au Jeu de paume avec une riche rétrospective, où elle présentait notamment en parallèle de ses films et photographies sa vaste collection de caricatures de presse politiques.
En 2019, l’artiste franco-britannique Laure Prouvost – en couverture du Numéro art 4 – transformait le pavillon français de la Biennale de Venise en un paysage immersif aquatique inspiré par la figure de la pieuvre. Avec Zineb Sedira, l’Institut français choisit donc une fois de plus une artiste femme mais aussi une artiste à double nationalité résidant à Londres. Il faudra désormais attendre un an et demi pour découvrir son projet pour la 59e édition de la Biennale, qui s’étalera de mai à novembre 2021.