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Numéro
10 La rentrée photo en 5 expos : images chimiques et pop art marocain

La rentrée photo en 5 expos : images chimiques et pop art marocain

PHOTOGRAPHIE

Des expérimentations chimiques de Sigmar Polke au BAL aux paysages mélancoliques de Todd Hido à la galerie Les filles du calvaire en passant par les portraits “pop” et colorés de Hassan Hajjaj à la MEP, découvrez cinq expositions photo de la rentrée.

Les paysages intimes de Todd Hido

Todd Hido, “#11797-3252” (2017). De la série “Bright Black World”. Courtesy Galerie Les filles du calvaire Todd Hido, “#11797-3252” (2017). De la série “Bright Black World”. Courtesy Galerie Les filles du calvaire
Todd Hido, “#11797-3252” (2017). De la série “Bright Black World”. Courtesy Galerie Les filles du calvaire

Un lotissement constitué de maisons juxtaposées, photographiées de nuit dessine un décor quelconque, uniforme. Pourtant, dans chaque image une lueur attire notre regard. Le photographe américain Todd Hido signale la seule présence humaine par la lumière. Dans sa série House Hunting réalisée dans les années 2000, il fait émaner de l’apparente froideur des sobres bâtisses américaines la chaleur discrète du foyer. Plus récentes, ses images réalisées en Europe dégagent quant à elles une étrange mélancolie, appuyée par la brume romantique qui floute ses paysages ou la douce lumière qui caresse ses portraits. Présentées à la galerie Les filles du calvaire jusqu’au 19 octobre, les œuvres de Todd Hido appellent au silence de la contemplation, comme une respiration nécessaire dans la saturation visuelle de notre époque.

 

Du 6 septembre au 19 octobre à la galerie Les filles du calvaire, Paris 3e.

 

 

Un regard contemporain sur le Bauhaus

<p>Filip Šlapal, “Bauhaus, Walter Gropius, Dessau” (1926).</p>

Filip Šlapal, “Bauhaus, Walter Gropius, Dessau” (1926).

<p>Filip Šlapal, “L’appartement-atelier de Le Corbusier, Paris” (1934)</p>

Filip Šlapal, “L’appartement-atelier de Le Corbusier, Paris” (1934)

Le 1er octobre 1919, il y a presque 100 ans, avait lieu la toute première rentrée dans l’éminente école du Bauhaus à Weimar. Afin de célébrer le centenaire de sa création, le Centre Culturel Tchèque présente une sélection d’œuvres contemporaines imprégnées de l’esprit de ce pôle artistique dont l’impact fut considérable sur la création du début du XXe siècle – qu’il s’agisse du design, de l’architecture, de la peinture, du vêtement... Inaugurée dans le cadre de la Paris Design Week, l’exposition Bauhaus – Réflexions présente notamment une série réalisée par le photographe Filip Šlapal : il capture des espaces dont les détails, lignes et cadrages renvoient directement à l’esthétique du Bauhaus. Imaginés par des designers contemporains, plusieurs meubles et objets reprenant certains principes et techniques phares de cette école agrémentent également cette exposition.

 

Du 6 septembre au 5 octobre au Centre Culturel Tchèque, Paris 6e.

 

 

L'Amérique à travers les yeux d'Ernst Haas

<p>Ernst Haas, “London” (c. 1960). Tirage chromogène posthume. Dimensions tirage : 40 x 50 cm © Ernst Haas Estate. Courtesy Les Douches la Galerie, Paris</p>

Ernst Haas, “London” (c. 1960). Tirage chromogène posthume. Dimensions tirage : 40 x 50 cm © Ernst Haas Estate. Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

<p><strong>Ernst Haas, “</strong><em>USA”</em> (c. 1970). Tirage chromogène posthume. Dimensions tirage : 50 x 76 cm © Ernst Haas Estate. Courtesy Les Douches la Galerie, Paris</p>

Ernst Haas, “USA” (c. 1970). Tirage chromogène posthume. Dimensions tirage : 50 x 76 cm © Ernst Haas Estate. Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

Grand photographe du XXe siècle, Ernst Haas s’est illustré par sa maîtrise de la prise de vue en couleur à une époque où elle n’était pas considérée comme artistique, le noir et blanc régnant encore comme autorité visuelle suprême. C’est en travaillant pour la presse que cet Autrichien se fait connaître, notamment lorsque le magazine américain Life lui commande une chronique visuelle de la ville de New York. La galerie Les Douches présente une sélection de ses tirages posthumes retranscrivant l’atmosphère des zones urbaines des États-Unis, où se mêlent aux lumières nocturnes les images sur écran dans le décor mouvant de la rue. Emplies d’une certaine frénésie, ces photographies dont les cadrages et les compositions frôlent parfois l’abstraction sont relevées par des accents de couleurs saisissants, témoins du talent de leur auteur.

 

Du 6 septembre au 9 novembre à la galerie Les Douches, Paris 10e.

 

 

Le Maroc version pop

Hassan Hajjaj, “Alya”, de la série “Vogue : The Arab Issue” © Hassan Hajjaj, 2014. Hassan Hajjaj, “Alya”, de la série “Vogue : The Arab Issue” © Hassan Hajjaj, 2014.
Hassan Hajjaj, “Alya”, de la série “Vogue : The Arab Issue” © Hassan Hajjaj, 2014.

Dans le sillage revendiqué d’Andy Warhol, le travail du photographe anglo-marocain Hassan Hajjaj relève indéniablement d’un “pop art kaléidoscopique” où se discerne son fort intérêt pour la mode et l’objet mêlé à son propre ancrage dans la culture arabe. En lui donnant carte blanche pendant trois mois, la MEP se transformera en Maison Marocaine de la Photographie où l’artiste investira la totalité des espaces, mettant également en avant le travail des artistes marocaines Zahrin Kahlo et Lamia Naji. Cette exposition d’ampleur sera donc l’occasion de (re)découvrir les compositions photographiques qui ont fait son succès : portraits très colorés capturés dans des décors riches de motifs à répétition agrémentés d’objets de la culture populaire, ainsi que ses étonnantes mises en scène dans les rues de Marrakech.

 

Du 11 septembre au 17 novembre à la Maison Européenne de la Photographie, Paris 4e.

 

 

Les images chimiques de Sigmar Polke

<p>Sigmar Polke, “Sans titre (Hannelore Kunert)” (1970-1980), Collection de Georg Polke © The Estate of Sigmar Polke, Cologne/ ADAGP, 2019</p>

Sigmar Polke, “Sans titre (Hannelore Kunert)” (1970-1980), Collection de Georg Polke © The Estate of Sigmar Polke, Cologne/ ADAGP, 2019

La rentrée photo en 5 expos : images chimiques et pop art marocain

L’artiste-alchimiste de la couleur et de la matière Sigmar Polke est devenu notoire dès les années 60 par ses peintures aux confins de la figuration et de l’abstraction, riches de nombreux symboles extraits des mythologies contemporaines. Pour sa nouvelle exposition, le BAL a choisi de se concentrer sur un volet moins connu de son œuvre : la photographie. C’est principalement entre les années 70 et 80 que l’Allemand a exploré le vaste potentiel plastique de la technique argentique, dont il a tiré des tirages surprenants s’écartant d’un souci de réalisme. Une sélection de ces œuvres sans titres, extraites de la collection de son fils Georg Polke, seront ici présentées au public pour la première fois.

 

Du 13 septembre au 22 décembre au BAL, Paris 18e.