Entre Jonathan Cohen et Canal+, c’est une grande histoire d’humour. Révélé en 2011 par Bref de Kyan Khojandi – la minisérie devenue culte diffusée pendant le Grand Journal de Michel Denisot –, l’acteur français a continué de faire ses armes sur la chaîne privée, revenant à l’écran avec Serge le mytho – du nom du personnage secondaire de la série Bloqués, donnant ensuite lieu à son propre programme. Dans Bref, il été Charles, le bon pote hilarant qui “voit toujours le bon côté des choses”, puis Serge, donc, le plus grand baratineur de la place de Paris.
Après une infidélité à la chaîne qui l'a lancé – puisqu'il a, en juin 2019, dévoilé la première saison de sa série un peu trop caricaturale Family Business sur Netflix –, l'acteur originaire de Pantin revient cet automne sur Canal+ avec sa toute nouvelle et d'autant plus hilarante création originale, La Flamme.
Une parodie réussie
Avec cette nouvelle série, on peut dire que Jonathan Cohen s'est amusé. D'abord à travers l'écriture : il a pensé – en s'inspirant de Burning Love, un show américain signé Erica Oyama – à mettre en scène une parodie de l'émission de téléréalité Le Bachelor (adaptée du programme américain du même nom et diffusée au milieu des années 2000 sur M6) où il se grime en pilote de ligne interdit de vol à la recherche de l'amour. En reprenant le principe de l'émission, l'acteur s'enferme dans une superbe villa et s'entoure de treize prétendantes – toutes plus loufoques les unes que les autres – prêtes à tout pour conquérir son cœur en direct à la télévision.
Là où l'on voit que Jonathan Cohen a pris plaisir à tourner la série, c'est surtout à travers son casting… Tout au long des neuf épisodes où l'on suit les querelles et rivalités entre les participantes, on découvre une tribu d'actrices hilarantes. Ces comédiennes, le créateur de La Flamme ne les a pas choisies au hasard : elles sont ses amies pour la plupart mais, plus généralement, les plus talentueuses du cinéma français actuel. Ainsi, on retrouve Doria Tillier en hypersensible, Géraldine Nakache en lesbienne amoureuse d'une Adèle Exarchopoulos qui a subi une transplantation et vit avec un cœur de singe, mais aussi Florence Forestie en aveugle, Céline Sallette en SDF (qui profite de l'émission pour faire ses lessives et son stock de nourriture) ou Leïla Bekhti en femme ultra agressive. Sans oublier les guest, eux aussi triés sur le volet : Gilles Lellouche en candidat de la saison précédente – accompagné de celle qu'il regrette d'avoir choisi, Laetitia Casta –, Angèle en invitée à la présence fulgurante, Vincent Dedienne, Ramzy Bedia, Vincent Macaigne… La liste est longue.
Avec des acteurs hyper convaincants dans l'absurde, on regrette néanmoins que la série soit autant centrée sur le personnage principal, Marc (Jonathan Cohen) et que la caméra ne vienne pas plus filmer les prétendantes, dont les interprètes apparaissent souvent mais furtivement, sans jamais faire de longue tirade à l'écran… Une fois les neuf épisodes visionnés et la compétition terminée (évidemment, le résultat est inattendu), on conclut tout de même que La Flamme est une parodie réussie. Mieux, qu'elle est une série feel good qui saura faire rire les inconditionnels les plus sérieux du Bachelor.
La Flamme (2020) de Jonathan Cohen et Jérémie Galan, disponible sur Canal+ à partir du 12 octobre.