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29 The Bear, Carmy, Disney Plus, Saison 3, Jeremy Allen White, Emmy Awards 2024

La série The Bear de retour pour une saison 3 : la recette d'un succès

Série

Depuis sa sortie fin 2022, la série The Bear diffusée sur Disney+ et mettant en scène le très plébiscité Jeremy Allen White connaît un succès fulgurant, symbolisé en janvier dernier par une myriade de prestigieuses récompenses aux Emmy Awards 2024, Golden Globes et Critics' Choice Awards. Alors que la bande-annonce de sa troisième saison vient d'être dévoilée, Numéro revient les raisons de ce triomphe. 

La bande-annonce de la saison 3 de la série The Bear avec Jeremy Allen White.

Produite par la chaîne de télévision américaine FX/Hulu (et diffusée sur Disney+ en France), la série The Bear est aussi surprenante que géniale. Le créateur du show, Christopher Storer, nous plonge dans les bas quartiers de Chicago où un jeune cuisinier étoilé reprend, suite au suicide de son frère, la sandwicherie familiale, The Original Beef of Chicagoland. 

 

Au menu des huit épisodes de la première saison : une mise en bouche sur les dessous de la restauration, les problèmes épicés d’une équipe récalcitrante, et les douceurs d’un chef sexy-ténébreux-torturé interprété par Jeremy Allen White (Shameless)… Voici les différents ingrédients d'une recette explosive, qui ont récemment valu à la série plusieurs Golden Globes, Emmy Awards et Critics's Choice Awards en 2023 et 2024. Bref, un délice étoilé, dont le menu ne cesse de se rallonger avec la prochaine sortie d'une troisième et nouvelle saison en juin prochain, et dont les rebondissements s'annoncent d'ores et déjà salés…

 

1. The Bear : une énergie collective et de belles performances individuelles

 

Que ce soit à travers les émissions culinaires ou les fictions, l’image du chef multi-étoilé et tyrannique avec ses employés est si répandue qu'elle devient caricaturale. Et si le titre The Bear (à traduire par L’Ours, en français) suggère toujours cette figure forte et prédatrice, la série s'applique plutôt à dynamiter ce cliché à travers le portrait d’un chef de renom qui, certes, dénigre et harcèle son équipe, mais est finalement relégué au second plan tel un personnage-fantôme qui hante les traumas de la vie passée de l’acteur principal Jeremy Allen White

 

Car nous sommes au 21e siècle, une ère où l'image du patron toxique doit être déconstruite — et c'est le résultat d'un long processus de dénonciation, entamé notamment par le chef cuisinier Anthony Bourdain à la sortie de son best-seller Kitchen Confidential (2000). Formé dans de grands restaurants gastronomiques new-yorkais, Carmy Berzatto se retrouve dans un bouiboui de Chicago dont les cuisiniers n’ont pas pour habitude de recevoir des ordres, ni de changer leur méthode.

 

Et là où la série aurait pu centrer son récit sur le vécu de ce dernier et perdre de son originalité, celle-ci prend le parti de traduire une expérience collective, constituée de jeux d’acteurs individuels époustouflants. Du tenace cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) à la jeune cheffe sur-diplômée Sidney (Ayo Edebiri), en passant par l’indomptable Tina (Liza Colon-Zayas), le show suit cette équipe éclectique au gré de ses réussites, de ses disputes. Filmée caméra à l'épaule, les scènes en cuisine nous immergent dans l’énergie électrique de l’équipe : les dialogues se chevauchent, l'image tremble, les scènes s’enchainent brusquement… 

Jeremy Allen White dans la saison 3 de la série The Bear (2024). © Disney+. Jeremy Allen White dans la saison 3 de la série The Bear (2024). © Disney+.
Jeremy Allen White dans la saison 3 de la série The Bear (2024). © Disney+.

2. Un héros ultra charismatique incarné par Jeremy Allen White

 

Tee-shirt blanc, muscles saillants, tatouages et cheveux mi-longs en pagaille : interprété par l’acteur américain Jeremy Allen White (connu pour son rôle dans la série Shameless et, plus récemment, sa sulfureuse pub Calvin Klein filmée sur les toits de New York), Carmy a fait vibrer Internet depuis la sortie de la série en juin 2022. Alors qu’il débutait une carrière prestigieuse, le jeune cuisinier doit surmonter le suicide de son frère et toutes ses conséquences, de la reprise de son restaurant au déchirement familial. En proie aux névroses, Carmy incarne le fuckboy dont rêve toute la gen Z : les cicatrices physiques et psychologiques d’un passé difficile (que l’on entrevoit par le biais de flashbacks) composent un personnage à la fois ténébreux et plein de bonne volonté, déterminé à souder une équipe déchirée.

 

Car, après tout, il reste en effet leur chef. Et, alors qu’il prend sa tête entre ses mains après une énième dispute, on retient surtout ses biceps (très) contractés, recouverts de tatouages... Un fantasme partagé également par le magazine américain The New Yorker, comme l'illustre la publication du cartoon de la célèbre dessinatrice Emily Flake dans lequel un mari demande à sa femme : “So . . . what was all that ‘Yes, Chef’ stuff about?” (“Et donc… C’était pourquoi tout ces “Oui, chef”?”). Humour partagé sur le compte Instagram de la série où sont publiées des photos de l’acteur assis sur sa cuisine, les cheveux ébouriffés et les veines apparentes, avec, en grosses lettres : “Yes, chef / (Say it back)” (“Oui, chef / (Répétez-le”).

The Bear avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri © DR, Disney+. The Bear avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri © DR, Disney+.
The Bear avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri © DR, Disney+.

3. Des costumes ultra tendance

 

Si la série est bien tirée du monde la cuisine, il semblerait que son impact soit bien plus large. C’est en tout cas ce que les nombreux articles et publications sur les réseaux sociaux semblent confirmer : le magazine GQ l'assimile par exemple à un défilé de mode masculine dans le titre de sa dernière parution (“Actually, The Bear Is a Menswear Show”). La raison ? Les tenues de Carmy (évidemment), mais aussi les identités vestimentaires très marquées de chaque personnage, réfléchies au détail près par la costumière du show, Cristina Spiridakis, afin d’imager au mieux la réalité. Le cousin Richie se distingue notamment par ses joggings baggy froissés, ses tops Adidas mais aussi (et surtout) son blouson en cuir tout droit sorti des années 80 avec ses grosses épaulettes et sa matière increvable. Ou encore le fameux tablier bleu signé Aimé Léon Dore que le jeune chef distribue à toute l’équipe et qui devient l'un des premiers symptômes du succès de la série : en rupture de stock depuis la diffusion des premiers épisodes, ils se revendent aujourd’hui à prix d’or.

 

Et pour confirmer un peu plus qu’il s’agit bien d’une série ultra fashion, il faut à nouveau s'intéresser à Carmy : grand collectionneur de vêtements vintage, ce dernier dévoile notamment une collection impressionnante de jeans Levi's datant des années 50 — qu’il revend afin de financer le restaurant —, reconnaissables par l’absence de rivet sur les poches, comme on peut en effet l’apprendre dans la série. Mais aussi, et surtout, c’est son épais tee-shirt blanc, au col rond et à manches courtes, qui a fait sensation, générant des threads (fils de conversations thématiques) sur le forum Reddit, des débats sous forme de podcast mais aussi des vidéos TikTok dans lesquels des milliers d’internautes cherchent la marque de son fameux haut. S’il a longtemps été suggéré qu’il s’agissait d’une création de la marque Velva Sheen, une publication sur The Strategist (le site web du groupe du New York Magazine dédié au shopping en ligne) tranche les spéculations : un tee-shirt Merz b. Schwane – et bien sûr totalement sold-out.

Jeremy Allen White et Ayo Edebiri dans la saison 3 de The Bear (2024). © Disney+. Jeremy Allen White et Ayo Edebiri dans la saison 3 de The Bear (2024). © Disney+.
Jeremy Allen White et Ayo Edebiri dans la saison 3 de The Bear (2024). © Disney+.

4. Une saison 2 encore plus savoureuse de la série et bientôt une saison 3

 

Le succès - critique et public - de The Bear a été si tonitruant, que la série a été renouvelée pour une deuxième saison trois semaines seulement après sa sortie sur la plateforme de streaming Hulu. Avec huit mais dix épisodes, pour le plus grand plaisir des fans de la série. Le pitch de la saison 2 ? 

"Carmy Berzatto, Sydney Adamu et Richie Jerimovich décident de rénover leur sandwicherie. Pendant les travaux, chacun poursuit son évolution personnelle, s’efforce d’assumer ses erreurs passées et de se fixer des objectifs. Bien sûr, la seule chose plus compliquée que la gestion d’un restaurant, c’est d'en ouvrir un, et l'équipe doit jongler avec la valse abrutissante des permis de construire et des entrepreneurs, en faisant preuve d’autant de finesse et d’inventivité qu’elle met d’habitude à la préparation des menus. Cette transition les oblige également à réfléchir davantage à la notion d’accueil. Pendant que toute l’équipe tente de trouver ses marques dans cette reconfiguration, et de se dépasser, techniquement et humainement, chacun redécouvre le sens du mot service, que ce soit à celui des convives ou les uns envers les autres."

Un pitch qui nous donne déjà hâte de découvrir la saison 3 de la série, qui sera disponible le 27 juin 2024… Cette fois-ci, Carmy, Sydney Adamu et Richie essaient de faire "passer leur bar à bœuf dans la catégorie du dessus, celle des établissements gastronomiques de haut niveau." Encore une fois, le très intense Carmy va exiger le meilleur de la part de son équipe...

The Bear : sur place ou à emporter (depuis 2022) disponible sur Disney+. La saison 3 est disponible le 27 juin 2024 sur Hulu et Disney+.