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20 Qui est Dondi White, le street-artist qui a inspiré Virgil Abloh pour son défilé Off-White printemps-été 2019 ?

Qui est Dondi White, le street-artist qui a inspiré Virgil Abloh pour son défilé Off-White printemps-été 2019 ?

ART & DESIGN

À la Fashion Week de Paris, Virgil Abloh a rendu hommage au pionnier du street-art Dondi White, avec son défilé Off-White printemps-été 2019. Les pièces sont inspirées du style streetwear jeans/T-shirts/baskets du graffeur new-yorkais, mort du sida en 1998. Retour sur une figure emblématique des années 1980.

Dondi White par Martha Cooper. Dondi White par Martha Cooper.
Dondi White par Martha Cooper.

Pour son défilé Off-White printemps-été 2019 à la Fashion Week de Paris, Virgil Abloh a rendu hommage à une figure incontournable du street-art : Dondi White. Ses silhouettes streetwear s'inspiraient du style jeans/T-shirts/baskets du graffeur.

 

Né en 1961, Dondi White – de son vrai nom Donald J. White – grandit dans le quartier de Brooklyn où l’insécurité des gangs règne sur l’est de New York. Il trouve le moyen d'échapper à cette violence en faisant lui-même partie d’un gang, et commence le graffiti à l’adolescence. Surnommé Dondi par sa mère, ce nom devient rapidement sa signature qu’il bombe sur les murs de New York en grosses lettres multicolores, mais surtout sur les wagons du métro dont il recouvre entièrement la surface. Les clichés de la photographe et anthropologue Martha Cooper ont révélé l’émergence de cette nouvelle pratique et le talent fou du jeune Dondi, surnommé par ses pairs admiratifs : “The style Master General”. Martha Cooper et Henry Chalfant capturent l'une des œuvres les plus emblématiques de Dondi White : trois graffitis réalisés sur trois wagons de 1978 à 1980, intitulés Children of the Grave. Les deux photographes publient en 1984 le livre Subway Art, la première référence de la culture street-art, qui fera découvrir cette nouvelle pratique aux yeux du monde entier.

Dondi White, “Children of the Grave” (1980). ©Martha Cooper Dondi White, “Children of the Grave” (1980). ©Martha Cooper
Dondi White, “Children of the Grave” (1980). ©Martha Cooper

Alors que graffer dans le métro devient de plus en plus dangereux, Dondi se tourne peu à peu vers les toiles qu'il bombe de ses lettrages précis afin que n'importe qui puisse les lire. En 1982, une première exposition solo lui est consacrée à la Fun Gallery lancée par l’actrice américaine Patti Astor et son ami Bill Stelling. Dondi entre alors dans le cercle fermé d’artistes d'avant-garde comme les graffeurs et artistes Futura, Fab 5 Freddy, Lee Quinones, Kenny Scharf, Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat. Les galeries et musées européens se l’arrachent, expositions et commandes se multiplient, et Dondi White devient même le premier “street-artist” à bénéficier d’une exposition solo en Allemagne et aux Pays-Bas. Il se tournera ensuite davantage vers des dessins et des collages à l’encre et au stylo. Alors qu’il disparaît prématurément en 1998 des suites du sida, Dondi White continue de faire figure d'avant-garde dans cette pratique qui est aujourd'hui largement démocratisée.