La Suédoise Klara Kristalova nous invite à voyager. Dans son quartier de Stockholm, bordé par la forêt, l’artiste crée de petites figurines en céramique qui emportent au royaume des rêves… et des cauchemars. Ses jeunes filles, fleurs, animaux ou végétaux hybrides forment un bestiaire de personnages de contes de fées. Pas de ceux que nous raconte Walt Disney, mais de ces histoires où les enfants sont dévorés dans leur sommeil ou digérés par des loups. De taille réduite, ses œuvres sont d’aspect fragile. Elles semblent comme prises en suspension dans une histoire qui nous échappe. Il leur arrive quelque chose, mais nous ne savons pas quoi, un peu à l’image des héros des films de David Lynch, où les céramiques de Klara Kristalova ne dépareraient pas. C’est à nous qu’il revient d’imaginer les fictions dans lesquelles elles sont prises. Ou de les laisser à leur gaucherie adolescente, à leur langueur, à leur anxiété : à leur mystère.
Née en ex-Tchécoslovaquie en 1967, Klara Kristalova s’installe à Stockholm avec sa famille alors qu’elle n’a que un an. C’est dans le studio de son père sculpteur qu’elle trouve les premiers matériaux nécessaires à la céramique. Malgré sa formation dans une école d’art centrée sur la peinture, c’est l’argile dure qui la séduit : “Elle a toutes les qualités de l’outsider”, explique-t-elle. À la Galerie Perrotin, pour sa troisième exposition parisienne, la Suédoise s’est adjoint les services du célèbre fleuriste Thierry Boutemy. Elle plongera en effet ses sculptures au sein de créations florales, une manière de rendre ses œuvres au monde auquel elles appartiennent, celui de la forêt et de la nature énigmatique.
Exposition Camouflage de Klara Kristalova à la Galerie Perrotin (Paris), jusqu'au 7 octobre 2017.