1. La Maman et la Putain à la galerie Vallois
Parce qu’une exposition inspirée du film réalisé par Jean Eustache en 1973 avec Bernadette Lafont et Jean-Pierre Léaud ne peut qu’être une réussite. Dans le film, Alexandre louvoie entre sa maîtresse (“mère” chez laquelle il vit) et une nouvelle rencontre (“la putain”), formant un triangle amoureux d’un nouveau genre pour l’époque… À la galerie Vallois, les œuvres de Julia Wachtel, Niki de Saint Phalle ou Gérard Déschalmps s’amuseront de ses deux stéréotypes féminins pour offrir une ode à la liberté de la femme.
Galerie Vallois, 36 Rue de Seine, Paris VIe.
2. Le corps queer de Jürgen Klauke à la galerie Suzanne Tarasiève
Et puisque l’on est dans la question du stéréotype et de l’identité, on ira redécouvrir le travail de Jürgen Klauke à la galerie Suzanne Tarasiève. L’Allemand né en 1943 a exploré très tôt la question de genre et utilisé son propre corps comme moyen d’expression d’une identité loin des stéréotypes justement. Le corps de l’artiste n’est pas là pour révéler la personnalité ou la psychologie de celui-ci. Le corps se fait outil politique. Il dévoile par son jeu et son ironie les clichés et bat en brèche les diktats. Il devient outil queer d’une lutte pour la différence.
Galerie Suzanne Tarasieve, 7 Rue Pastourelle, Paris IIIe.
3. Les gestes d’Adrian Ghenie à la galerie Thaddaeus Ropac
Séance de rattrapage obligatoire pour ceux qui auraient raté l’exposition du très en vogue peintre roumain. On conseillera de se rendre directement à l’étage pour découvrir son autoportrait et ses toiles en noir et blanc renversantes. Adrian Ghenie pratique une peinture gestuelle, se servant notamment du couteau à palette et de pochoirs pour introduire des “accidents calculés”. Ses toiles en couleur au rez-de-chaussée témoignent surtout de son sens absolu de la couleur, de la composition et du collage (sur les très beaux petits formats à l’entrée).
Galerie Thaddaeus Ropac, 7 rue Debelleyme, Paris IIIe.
4. Les excès sexuels de Jan Fabre à la galerie Daniel Templon
Pour célébrer l’ouverture de son nouvel espace rue du Grenier-Saint-Lazare, le célèbre galeriste Daniel Templon offre une carte blanche haute en couleur au Belge Jan Fabre. L’artiste et metteur en scène, énergiquement subversif depuis les années 70, a décidé de faire du pur Jan Fabre pour l’occasion. Du pur Jan Fabre, c’est-à-dire une provocation mêlant profane et sacré (des pénis et des vulves côtoient des emblèmes religieux) appuyée par une imagerie profondément belge, des grands peintres flamands à l’esthétique du carnaval. Les 250 m2 de ce nouveau et très beau lieu situé à proximité de Beaubourg (et des autres espaces de la galerie) accueillent donc un orgue de barbarie sexy, des coquillages d’où sortent des sexes plus ou moins en érection, une croix géante sur laquelle des pénis (encore) semblent s’agglutiner comme une moule sur son rocher… Une approche surréaliste en forme de célébration de la vie, d’une pulsion d’excès et de désirs.
Galerie Templon, 30 rue Beaubourg, Paris IIIe.
5. Les mondes invisibles de Dove Allouche à la galerie GB Agency
L’artiste français Dove Allouche connu pour ses photographies troublantes, entre paysages géologiques et abstractions pures, n’en finit pas de chercher à capter l’invisible. “Je voudrais faire apparaître ce qui est trop proche de notre regard pour que nous puissions le voir” explique-t-il en préambule de son exposition. Ses clichés semblent ainsi capter le temps qui passe autant que la lumière.
Galerie GB Agency, 18 rue des Quatre Fils, Paris IIIe.
6. Le nouvel espace de la galerie Lelong avec David Hockney
L’institution du 8eme arrondissement (rue de Téhéran) ouvre un nouvel espace au 38 avenue Matignon et en profite pour présenter une exposition de portraits de David Hockney dont quatre nouveaux portraits réalisés sur iPad. Rue de Téhéran, le peintre britannique de plus 80 ans célébré par une rétrospective au Centre Pompidou l’année dernière revient avec une série de dessins eux-aussi faits sur iPad et iPhone. Soit 23 sujets quotidiens : intérieurs, fleurs, animaux, objets familiers, paysages vus par la fenêtre…
Galerie Lelong & Co, 13 rue de Téhéran, Paris VIIIe.
7. Les expérimentations en céramique de Kristin McKirdy à la galerie Jousse
Récompensée en 2009 par le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main de la Fondation Bettencourt Schueller, Kristin McKirdy, figure majeure de la céramique contemporaine, installe ses sculptures à la galerie Jousse Entreprise – Mobilier d’architecte. La céramiste s’est très tôt intéressée aux cultures primitives et à la période néolithique pour y puiser son inspiration. Polies, fantasques et singulières, ses œuvres étonnent et intriguent. Après avoir intégré les collections du musée des Arts décoratifs (Paris) et s’être associée au savoir-faire de Kris Van Assche (avec les bracelets-talismans de la collection Dior Homme 2016), la céramique de Kristin McKirdy a également fait sensation au PAD Paris en avril dernier. S’appuyant ici sur un assortiment de cylindres, de cubes, de cônes, de sabliers ou encore de galets, l’artiste joue avec les contrastes, particulièrement ceux produits par les différentes surfaces (grattées, rugueuses ou lisses) et les teintes (noir, blanc, pastel, mat ou brillant).
Galerie Jousse entreprise, 18 Rue de Seine, Paris VIe.